Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 344]

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Eau n. 5.

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TRAVAUX FAITS

AU LABORATOIRE D'ALGER EN a856.

Les deux Zahrez sont deux lacs très-fortement salés qui cocupent la partie la plus basse d'une vaste dépression comprise entre la chaîne secondaire des Seba-Rous au nord et la chaise secondaire du Djebel-Sahari au sud Le Zahrez-Bharbi ( occidental) a do kilomètres de long sur 8 kilomètres de largeur moyenne. Il est alimenté à l'est par l'Oued-Malah , qui baigne le pied du rocher de sel du DjebelSahari ; à l'ouest par l'Aïn- Adjera , qui traverse le rocher de sel de même nom. La hauteur d'eau de ce lac augmente depuis les bords jusqu'au centre, où elle s'élèverait, dit-on, à z mètre et même plus en hiver. Elle s'évapore en été et il ne reste alors qu'une vaste nappe de sel dont l'épaisseur, au centre du lac, est évaluée à 0-,70. L'analyse n° z indique la composition de l'eau salée recueillie le 6 novembre 1855 sur le bord méridional du lac. Les pluies tombées en septembre et octobre avaient redissous la plus grande partie de la couche de sel. Il restait encore sur les bords du lac un dépôt de cristaux de sel marin affectant la forme de trémies de 6 à 8 millimètres de

général une quantité de carbonates terreux plus ou moins con-

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côté, isolées les unes des autres. Ce sel est recueilli par les

Arabes qui campent à proximité des bords du lac et sert pour leurs besoins domestiques ; mais il n'est pas l'objet d'une extraction considérable. L'eau salée recueillie le 6 novembre après plusieurs jours de

beau temps est très-riche en sel marin, dont elle renferme u1i,505 p. 100 en poids. Elle ne contient que des traces de car-

bonates terreux, d'oxyde de fer et de silice. Elle est assez pauvre en sulfate de chaux et renferme de notables proportions de sels de magnésie ( sulfate et chlorure). Le 5 décembre 1855, nous avons traversé l'extrémité orientale de ce lac et nous n'avons trouvé dans toute sa largeur qu'une forte lame d'eau fortement salée de 2 centimètres de hauteur au plus. Comme il avait plu pendant plusieurs jours, les affluents du Zahrez avaient apporté d'assez grandes quantités d'eau douce, et c'est ce qui explique la différence de composition entre les eaux n° et n° 2. Ainsi, le sel marin a diminué à peu près dans le rapport de 3 à 2. Les sels solubles de magnésie ont aussi diminué. Les carbonates terreux, le fer et la silice ont, au contraire, augmenté d'une manière sensible et sont dosables quand on opère sur kil. d'eau. Ces carbonates ont été apportés par les eaux de pluies. On sait, en effet, que les eaux douces renferment en

sidérable, tenue en dissolution par un excès d'acide carbonique. Lorsque ces eaux se rendent dans un bassin fermé et qu'elles sont soumises à un ballotement continuel par l'action des vents, l'acide carbonique se dégage et les carbonates terreux se déposent. C'est ce qui explique pourquoi l'eau recueillie le 6 novembre 1855, après une assez longue période de jours sans pluie, ne renferme pas de quantités notables de carbonates terreux.

Sur le tiers de sa longueur à partir de l'ouest, le ZahrezBharbi peut être traversé à gué. Ce gué, qui porte le nom de Macta-Djedean, est remarquable parce qu'il présente en son milieu une source d'eau jaillissant en été è, travers la croûte de sel qui tapisse le fond du lac. Nous avons vu également une source d'eau douce ( Aïn-Sebakh) à l'extrémité orientale du

lac. Cette source, qui est due sans doute eux mêmes causes que celle du Macta-Djedean, s'échappe d'un dépôt assez consi-

dérable de gypse de la période quaternaire. Il est probable qu'il existe autour du Zahrez-Rharbi et dans la cuvette même de ce lac de nombreux dépôts de même nature.

Le Zahrez-Chergui (oriental) a 56 kilomètres de long sur

Eau no 7.

lit kilomètres de largeur moyenne. Il est alimenté par les infiltrations salines qui ont traversé le terrain quaternaire. Ce lac, de même que le Zahrez-Ilharbi, est couvert en novembre et en

décembre d'une nappe d'eau très-fortement salée. L'analyse n° 7 indique la composition de l'eau recueillie le 7 novembre 1855 après une période de beau temps. Cette composition dif-

fère très-peu de celle de l'eau du Zahrez-Itharbi recueillie à la même époque. En novembre, le fond du Zahrez-Chergui est tapissé de petits cristaux isolés de sel marin qui sert aux besoins des Arabes campés sur les bords du lac. Le fond de ce lac est très-vaseux ; il est impossible de pénétrer en hiver dans l'intérieur du lac à pied ou à cheval. En été, il se forme sur le fond du lac une croûte de sel qui n'est pas très-solide.

Elle ne peut, dit-on, supporter le poids des chevaux qui enfoncent dans la vase de om,Lto à on,50 ; aussi est-il très-dan-

gereux de se hasarder sur ce lac pour en explorer les parties centrales.

Les sources salées qui s'échappent des flancs du rocher de Eaux n" s et 9. sel du Djebel-Sahari présentent une composition à peu près semblable. Elles sont un peu plus riches en sel marin que les