Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 298]

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VOYAGE DANS LA SIERRA-MORENA

qui m'ont été donnés, ce gypse serait dans le même terrain que ces grès rouges. .En, résumé, le massif oriental de la Sierra-Morena serait donc composé d'un axe granitique, sous forme d'îlots assez généralement orientés sur le nord-est ou sur l'est-nord-est, lequel serait flanqué au nord-ouest par les hautes crêtes siluriennes de Despeimperros et Santa-Elena, et couvert au sud-est par les premières assises des formations secondaires et tertiaires qui occupent la plus grande partie de l'Andalousie et de la Murcie. Massif central ou du Guadiato.

Le massif du Guadiato est celui de tous où les étages paléozoïques sont le mieux représentés ; la partie haute en est à peu près exclusivement composée, et ce n'est

qu'au pied de ses derniers chaînons sud, aux bords mêmes du Guadalquivir, qu'on voit les premiers témoins tertiaires et peut-être aussi secondaires. Le massif du Guadiato , tel que je le considère, est limité au

nord par un affleurement granitique qui, partant de Benalcazar, se poursuit par Hinojosa jusques et même au delà de Puerto-Blanco, c'est-à-dire sur une direction sensiblement est-ouest (1). Au sud, la Sierra de los

Santos ne limite pas précisément le massif du Guadiato, mais ses hautes montagnes porphyriques, orientées sur la même direction, en forment l'échelon le plus

important de ce côté, et, à partir de là, il n'y a plus, pour ainsi dire, qu'a descendre jusqu'au confluent du Guadalquivir et du Guadiato. Le terrain silurien inférieur occupe la plus large place dans le massif du Guadiato ; suivi par MM. de Verneuil, Collomb et Lorière d' Almaden à Cordoue, reconnu par (s) Itinéraire d'un voyage en Espagne; par M. Le Play (AnLa direction exacte serait E. 9.° S. à

nales des mines, 1835). O. i.2° N.

ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.

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M. le Play, à l'ouest d' Hinojosu et de Fuente-Ovejuna

,

à travers toute l'Estramadure , il semble donc, dans

toute la région nord de Cordoue, faire la base sur laquelle sont appuyés de rares lambeaux dévoniens et

le terrain carbonifère d'Espiel et Belmez. Après les habiles géologues dont je viens de rappeler les noms,

je n'ai rien à dire sur la composition et l'allure des terrains silurien et dévonien de cette partie de la Sierra-Morena ; mais j'ajouterai quelques mots' sur le terrain carbonifère d'Espiel et Belmez. Le bassin houiller d'Espiel et Belmez est certaine-

ment le plus considérable de ceux qu'on a jusqu'ici rencontrés dans le midi de l'Espagne; il ne se distingue pas moins par sa composition des divers lambeaux signalés sur le versant sud de la Sierra-Morena. Avec ses poudingues, psammites et schistes, reposant sur des calcaires carbonifères ou alternant même avec eux (1), ce terrain rappelle les formations houillères marines des Asturies, du nord de la France, de Saarbriick et d'Angleterre. Au contraire, dans les divers lambeaux épars entre l'Estramadure et Séville, et notamment dans celui de Villanueva-del-Rio, dont il sera plus spécialement question plus bas, la prédominance des poudingues et des grès, l'absence de calcaires, le défaut de netteté et de continuité dans la stratification, sont autant de caractères qui semblent devoir les faire ranger parmi les bassins plus limités, parmi les bassins dits lacustres.

Sans vouloir discuter ici l'avenir du bassin houiller d'Espiel et Belmez , chose presque impossible d'aillem-s, vu l'absence complète de travaux d'exploration (i) Coup d'oeil sur la constitution géologique de plusieurs

provinces de l'Espagne ; par MM. de Verneuil et Collomb (Bulletin de la société géologique, t. X, '853, p. 66). TOME XII, 1857.

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