Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 246]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSAINTE. 464 trouve si généralement dans les roches métamorphosées

à son contact. Il est vraisemblable même que le fer oligiste provient de la décomposition de chlorure de sodium qui aura été entraîné par des vapeurs; on trouve, en effet, des rognons de sel marin dans le gypse qui a été pénétré par 1' ophite. Toutefois, comme ce fer oligiste se montre jusque dans le gypse, dans le calcaire et dans des roches qui sont à peine altérées, sa formation n'exi-

geait pas une température élevée. Il faut remarquer, d'ailleurs, que les roches en contact avec l'ophite n'ont

pas toujours été altérées; que l'on n'a pas observé d'anhydrite dans le gypse traversé par l'ophite ; que les roches métamorphosées par l' ophite contiennent toutes de l'eau, quelquefois même jusqu'à to p. too ; que de plus aucune d'elles ne paraît avoir éprouvé la fusion

ignée. On doit donc conclure de tous ces faits, que l'ophite n'a pas une origine ignée comme les laves. Elle a bien pu faire éruption avec dégagement de chaleur et de vapeurs ; mais, ainsi que l'indique sa composition minéralogique, son origine est la même que celle des autres roches trappéennes. Lorsque des roches sédimentaires sont formées de

débris de roches trappéennes , elles ont une grande tendance à prendre par le métamorphisme une structure celluleuse. C'est ce que l'on observe notamment

Basalte

et Peperite calcaire.

lorsque la pépérite se trouve au voisinage du basalte, et je vais prendre comme exemple le gisement célèbre de Gergovia. Dans le grand ravin de la montagne de Gergovia. Gergovia , il est, en effet, très-facile d'étudier l'action du basalte sur une Pépérite calcaire (Pl. V, fig. Cette pépérite change complétement de caractères 1 2 ) .

au voisinage des filons de basalte qui la traversent. Ses couches sont contournées ; leur stratification est

465,

ROCHES TRAPPEENNES.

confuse et elle disparaît même entièrement. A mesure

qu'on se rapproche du basalte, la pépérite , qui est 'gris jaunâtre, prend une teinte de plus en plus foncée ; d'argileuse qu'elle était, elle devient dure et lithoïde ; en même temps des cellules y apparaissent peu à peu et elle ne tarde pas à montrer une structure celluleuse bien caractérisée ; en un mot, elle passe au spilite.

Comme on l'a vu précédemment, ses cellules sont d'ailleurs tapissées par de la chaux carbonatée, par de farragonite et par des zéolithes (p. 457). C'est près du contact que l'action du basalte était la plus énergique ; aussi la pépérite s'y est-elle métamorphosée en un spilite très-scoriacé qui forme des rochers abruptes et saillants (Pl. V, fig. Il était intéressant d'étudier et de définir l'altération 1 2 ) .

éprouvée par la pépérite. A cet effet, j'ai choisi des pépérites se trouvant à des distances de plus en plus petites du basalte ; puis j'ai déterminé leur densité, ainsi que leurs quantités d'eau et d'acide carbonique. Le résidu insoluble laissé dans l'attaque par l'acide chlorhydrique faible a été pesé également.

J'ai opéré d'abord sur des échantillons qui provenaient du métamorphisme d'un même banc de pépérite.

Ils ont été pris dans la partie de la montagne qui domine le grand ravin de Gergovia, à15 mètres environ audessus de la première nappe de basalte (Pl. V, fig. 12). est nécessaire d'en donner une description. I. Pépérite calcaire. Elle est friable, gris jaunâtre ou verdâtre, à odeur argileuse, présentant déjà des cellules, mais rares et petites. Elle contient des débris de roches volcaniques qui apparaissent très-bien après calcination. Elle ne fond pas à la chaleur rouge. Elle est gris noirâtre, tacheté de Il. Pepérite celluleuse. jaunâtre. Elle est devenue lithoïde et entièrement méconnaissable. De nombreuses cellules la traversent, et dans leur jutéTOME Xii , 1857.

30