Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 162]

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DU MÉTAMORPIIISME ET DE QUELQUES-UNS

DES AGENTS QUI ONT PU LE PRODUIRE.

placée dans un tube en verre de bonne qualité, que l'on scelle ensuite, après en avoir raréfié l'air autant que pos-

maines au moins, est donc d'environ. 400 degrés. On les retire graduellement afin de les refroidir avec beaucoup de lenteur. Quelque précaution que l'on prenne, toutes les fermetures ne résistent pas à la tension de la vapeur (l'eau

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sible. Ou introduit ce tube en verre dans un tube en fer à parois très-épaisses (1) , qui est clos à la forge à l'une de ses extrémités. L'autre extrémité est fermée au moyen d'un long bouchon à vis, muni d'une tête quarrée qu'on peut serrer fortement ou tourner avec une clef (2). Il importe que la ,vis soit exécutée avec beaucoup de précision. Entre la tête de la vis et le rebord du tube est placée une rondelle en cuivre bien pur; elle doit être assez étroite pour pouvoir être écrasée, lors de la fermeture, par la pression du rebord et s'incruster dans des rainures. pratiquées .à cet effet. Pour contre-balancer la tension que la vapeur déve-

loppe dans l'intérieur du tube de verre et qui le ferait éclater, je verse de l'eau extérieurement à ce tube, entre ses parois et celles du tube de fer qui lui sert d'enve-

loppe. De cette manière, l'effort principal est reporté sur ce dernier tube qui présente beaucoup plus de résistance. Ces appareils, comme ceux _dont M. de Sénarmont

a fait usage, étaient couchés sur le dôme d'un four 'a cornues d'usine à gaz, en contact avec une maçonnerie qui est au rouge sombre, et enfouis sous une couche

épaisse de poussière de charbon. Un thermomètre à mercure y atteint rapidement sa limite ; des fragments anguleux de zinc s'y ramollissent; la température à laquelle les tubes restent exposés, pendant plusieurs se(i) Pour un diamètre intérieur de co millimètres, on a adopté une épaisseur de parois de 8 millimètres. (2) La fermeture en tuyau de baïonnette employée par M. de Sénarmont est sans doute préférable; mais je n'ai eu connaissance de cette disposition qu'après avoir fait exécuter tous mes tubes à la manufacrture d'armes de Mutzig.

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qui est énorme à ces températures élevées. C'est à peine

si un appareil sur trois conserve son liquide pendant tout le temps de l'expérience. Aussi , en comptant même pour rien les dangers d'explosion , les difficultés matérielles dont je parle et le temps nécessaire à chaque

expérience sont des obstacles qui m'ont empêché de multiplier les résultats comme je l'aurais désiré. Cependant, les faits que j'ai reconnus suffisent déjà pour montrer la fécondité de cette voie d'expérimentation. Pour procéder du simple au composé, j'ai d'abord Transformation

voulu reconnaître comment l'eau, dont l'action incon- comppiaer'el'deauuvene testable sur le verre a été étudiée par M. Pelouze,.entre 0

et 100 degrés (1), se comporte à l'égard de ses enveloppes lorsqu'elle est suréchauffée.

Après une attaque d'une semaine seulement, rien dans l'aspect du résidu ne rappelle plus le verre. Il est entièrement transformé en une masse blanche, tout à fait opaque, poreuse et happant à la langue, qui a absolument l'aspect du kaolin. Tantôt le tube a conservé sa

forme générale, tout en se modifiant; tantôt il s'est désagrégé 'et s'est réduit en une poussière blanche.

Dans l'un et l'autre cas, la modification est tout autre que la dévitrification étudiée par Réaumur, et, plus tard , par M. Dumas et par M. Pelouze (2). Des (i) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1856, t. XLIII, p. 117. (a)

Comptes rendus de l'Académie des sciences, i855,

t. LX, p. 1521 et 1357:

suréchaufrée.

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