Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 120]

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Silicates.

MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

La proportion d'eau que renferme le résidu argileux est assez faible, et il est probable qu'il y a eu élévation de température. Toutefois l'argile de ce calcaire marneux n'a perdu qu'une partie de son eau ; elle n'a pas été agglutinée, puisqu'elle donne un résidu complètement boueux lorsqu'on traite le calcaire par un acide ; par conséquent, on ne peut admettre que le calcaire marneux de Villeneuve-de-Berg ait été soumis à une fusion ignée comme la thermantide. Le métamorphisme exercé par les roches trappéennes sur les roches calcaires devient très-complexe dans les gisements que nous allons étudier maintenant. En effet, l'action de la roche éruptive sur la roche encais-

sante est assez énergique pour faire cristalliser, nonseulement le calcaire, mais encore divers silicates. Ces silicates se forment aux dépens des matières argileuses que renferment les roches calcaires. Ils sont essentiellement calcaires ou magnésiens, mais ils contiennent aussi

de l'alumine et de l'oxyde de fer. Les plus fréquents sont : le pyroxène, le grenat, idocrase , la gehlénite ,

d'agite. Basalte

et Calcaire.

Gehlenile, ldocrase. Hypérite et Calcaire.

l'épidote, etc. Je me contenterai de citer quelques exemples du gisement de ces silicates. Le basalte de Bâmches Kuppel Boniches Ruppel. empâte beaucoup de fragments calcaires appartenant à l'étage inférieur du muschelkalk. Or, M. Gutberlet a observé dans ces fragments des cristaux d'augite qui sont accompagnés par une matière verte, par une zéolithe, et par des grains microscopiques de fer oxydulé (i) . L'un des gisements dans lequel le métaItionzoni. morphisme de contact s'est exercé avec le plus d'intensité est assurément celui de Monzoni , près de la vallée de la Fassa, dans le sud du Tyrol. (1) Gutberlet. Neues Jahrbuch, 18117, p. 325.

ROCHES TRAPPÉENNES.

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La roche éruptive (Monzon Syenit) est une h-ypérite qui contient des cristaux d' augite, de mica ferro-magné-

sien et de feldspath du sixième système. Elle se présente en masse informe. Elle a traversé un calcaire jurassique qui est compacte, gris et très-régulièrement stratifié. A mesure qu'on se rapproche du contact, ce calcaire devient schisteux et il prend en même temps une structure cristalline grenue. De plus, il perd peu à peu sa couleur grise. Enfin, au contact de l'hypérite, on a une masse de calcaire bleuâtre, lamelleux et à trèsgros cristaux. Ce calcaire renferme une énorme quantité d'idocrase et surtout de gehlénite (1) . En outre, de l' épidote , du grenat et de l'idocrase se montrent aussi dans l'hypérite elle-même. Il n'est pas nécessaire de nous étendre plus longue-

ment sur le métamorphisme qui a développé des silicates dans les roches calcaires ; car les minéraux qui le caractérisent sont précisément ceux qui se forment dans le métamorphisme normal (S 5o). -J'arrive maintenant au métamorphisme dans lequel les roches calcaires qui sont en contact avec les roches

trappéennes ont été pénétrées par les minéraux des gîtes métallifères. Ces minéraux sont très-nombreux ; mais les plus habituels sont : le quartz et ses variétés, les carbonates, les sulfates de baryte et de strontiane, la chaux fluatée, et enfin les minerais métalliques. Les roches calcaires dans lesquelles on rencontre les minéraux des gîtes métallifères peuvent être à peu près

à l'état normal. Le plus souvent, au contraire, elles sont fortement altérées ; alors, indépendamment des (1) Cours de géologie fait à l'École des Mines par M. Élie de Beaumont.

S 71.

Minéraux des gîtes

métallifères.