Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 100]

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de pyrite, 5,55 de chaux carbonatée et 3,58 d'eau (1). Le trapp qui se trouve à son contact, a été complétement métamorphosé; il a pris une couleur noire, un éclat résineux, une cassure conchoïde et une structure vitreuse. Il ne renferme plus que o,84 d'eau. ; mais cependant sa composition est encore celle que M. Bunsen attribue à

la roche pyroxénique normale. On voit donc qu'une roche feldspathique en contact avec une roche trappéenne petit être vitrifiée et complètement métamorphosée dans ses propriétés physiques, sans que sa 56.

Structure pétrosiliceuse.

Diorite

et Granite.

composition chimique soit notablement modifiée. Le plus souvent, quand les roches trappéennes ont

altéré les roches feldspathiques, elles leur ont donné sur une certaine épaisseur une structure pétrosiliceuse. C'est, par exemple, ce que l'on observe quelquefois au contact du basalte, du trapp et même de la diorite. Saint-Bresson.

Ainsi, à Saint-Bresson, dans les

Vosges, une diorite forme un énorme dyke qui pénètre

dans le granite. Cette diorite est très-compacte, trèstenace, et pauvre en silice. Elle a modifié le granite près de son contact, et elle l'a changé en un pétrosilex gris

noirâtre dans lequel on distingue seulement des paillettes de mica. Ce pétrosilex ne renferme que 63,8o de ilice; il en contient moins, par conséquent, qu'il n'y en

Kersantite et Granite.

ROCHES TRAPPÉENNES.

MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

a habituellement dans le granite à un mica qui forme les Ballons. Il est donc visible que, dans la zone de contact, le granite a été imprégné par la pâte de la diorite (2). Sainte-Marie-aux-Mines. A la côte de Sainte-Marieaux-Mines, le granite syénitique est traversé par un gros dyke de kersantite qui atteint 35 mètres. Au contact du dyke, on observe une roche pétrosiliceuse vert noirâtre (I) Poggenclor If Annalen, t. LXXXIII. p. 264. Ueber die Processe der vulkanischen Gesteinsbildungen Islands. (2) Annales des Mines, 11 s., t. XVI, p. 352-356.

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qui renferme quelques paillettes de mica et qui passe au granite sur une largeur de quelques décimètres (1). Lorsque les roches trappéennes sont en filons dans les roches granitiques, leur salebande peut quelquefois être formée de quartz. Cette particularité remarquable a été observée par M. H. Müller au contact du mélaphyre et du granite des environs de Schneeberg (2). Résumé.

Les roches trappéennes n'agissent pas sur les roches feldspathiques de la même manière que les laves.

D'abord, le plus souvent l'altération au contact est nulle ou très-faible. Lors même que du granite est empâté dans une roche trappéenne, on n'a jamais remarqué que son feldspath soit devenu vitreux (5). Mais on observe quelquefois près du contact, de l'hydroxyde de fer, des carbonates, de l'argile ferrugineuse, des zéolithes. Lorsqu'une roche trappéenne forme filon dans une roche feldspathique, la séparation est généralement très - nette. Si la roche feldspathique a été modifiée, c'est seulement sur une petite épaisseur. Les roches feldspathiques étant très-compactes, on comprend que de nouveaux minéraux ne puissent s'y développer que très - difficilement. De plus, elles sont

peu altérables, en sorte qu'elles résistent aussi bien à la voie sèche qu'à la voie humide. Elles se comportent à peu près comme les roches siliceuses. Les gisements dans lesquels les roches trappéennes paraissent avoir soumis les roches feldspathiques à une température élevée, sont très-exceptionnels ; il faut donc

admettre que la plupart des roches trappéennes peu(i) Annales des Mines, Lie série, t. XIX, p. 172. Gangstutlien von B. Cotta und H. MGller, t. III, p. 58. Jahresbericht , von J. Liebig und II. Kopp, 1852, p. 956. Gutberlet. Einschlusse in vulltanoïdischen Gesteinen. 1835.

59.

Salebande. Mélaphyre

et Granite.

58.

Résumé. Roches

trappéennes et Roches feldspathiques.