Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 71]

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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

ties il devient celluleux , et il porte les traces les plus évidentes d'une origine ignée (1). Parmi les roches du sommet, on trouve de l'eurite, de la diorite et un poudingue. Toutes ces roches ont subi l'action du feu. J'ai examiné spécialement l'eu-

rite qui est sur le flanc sud-est du Puy-de Chopine, près du contact avec le domite. Elle 'est légèrement rugueuse, et à la loupe on y distingue de petites cellules. Elle renferme du feldspath et du mica. Sa couleur est grise. Sa densité est.... ,Go. Quand on la calcine, elle éprouve une Perte de 1 p. î oo. Elle ne change d'ailleurs .pas d'aspect, mais les parties de la roche qui sont noirâtres et caverneuses se frittent assez

facilement. Sur d'autres points du Puy-de-Chopine, l'eurite porte des traces encore plus visibles d'altération. Elle se di. vise en fragments polyédriques, et quelquefois même elle est scorifiée. Ses fissures sont souvent tapissées de cristaux de fer oligiste. Elle est ordinairement rouge ; dans certaines parties elle est blanchâtre , alors elle

a été attaquée et décolorée par des vapeurs acides.

On comprend d'ailleurs qu'elle était dans des circonstances très-favorables pour un métamorphisme, puisque , recouvrant une roche éruptive, elle devait être imprégnée par toutes les matières gazeuses qui s'en dégageaient. Dans toutel'AUvergne, on rencontre fréquemment du granite, du gneiss, du porphyre, enveloppés par des laves. Tantôt l'altération est celle qui résulterait d'une simple calcination ; tantôt, au contraire, les minéraux les plus fusibles de la roche empâtée ont disparu. Quelquefois Même la roehe tout entière a été fcm(I) Lecoq et Bouillet. rues et coupes, etc., p. 88.

LAVES.

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due, et elle ne présente plus qu'un nodule méconnaissable.

En résumé, les phénomènes qui se produisent au contact des laves et des roches feldspathiques résultent immédiatement d'une action ignée. Déjà Saussure et Faujas de Saint-Fond avaient fait remarquer que le granite empâté dans les laves se comporte absolument comme celui qu'on soumet artificiel-

5 u. Résumé. Laves et Roches feldspathiques.

lement à une forte chaleur. Chauffé à la température des fours de verrerie, le granite prend en effet le même aspect que lorsqu'il a été très-fortement altéré par les laves. A cette température le mica et le feldspath se ramollissent ou bien même se fondent ; les parties quartzeuses résistent seules, en sorte que la roche paraît être cariée (1). Indépendamment de ce que les roches feldspathiques entrent partiellement ou complétement en fusion au contact des laves, elles peuvent aussi être imprégnées

par le fer oligiste et par les produits sublimés des volcans. De même que les autres roches voisines des laves, elles sont quelquefois attaquées par des vapeurs acides.

noclartzs eALcsitiams.

Le calcaire, au contact des laves, a généralement été métamorphosé ; cependant, il est des circonstances

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dans lesquelles il n'a pas subi d'altération. Ce fait bizarre avait déjà frappé l'attention de Sans- Altération nulle sure. « Dans le Vicentin , , la pierre calcaire qui ou très-faible. (1) Faujas de Saint-Fond. Minéralogie des volcans, p, 105. Delesse. Recherches sur les verres provenant de la fusion des roches. (Bulletin de la soc. géol., s' série, t. V, p. 1580).