Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 56]

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RAPPORT SUR L'APPLICATION DE L'APPAREIL

cercle, sur ce secteur, sont entrées avec beaucoup de jeu les extrémités des huit barreaux ad ,... pivotant, d'ailleurs, librement sur leurs autres extrémités. La commission ne doit pas oublier de mentionner, en terminant la description de l'appareil Duméry, une injection de vapeur dans la cheminée durant les stationnements, pour provoquer un petit appel d'air et activer

ainsi le tirage. Cette injection,déjà pratiquée ailleurs dans le même but, notamment par M. Chobrzinski, inspecteur principal de la traction au chemin de fer du Nord (1) ,

se fait par une tuyère de on'. oo6 de diamètre,

terminant un tube en cuivre de orn.022 de diamètre qui est placé sur la chaudière et est muni d'un robinet. La commission ajoutera que l'inspection des diverses

parties du foyer Duméry qui sont exposées au feu a montré qu'elles n'étaient soumises à aucune détérioration particulière. Au point de vue de l'article 11 de l'ordonnance du 15 novembre 1846, réglé par un arrêté ministériel du 1" août 1857, le foyer Durnéry offre, par suite de l'introduction du combustible frais à la partie inférieure, cet avantage de ne pouvoir répandre sur la

voie des fragments au maximum d'incandescence, comme cela a lieu dans les foyers ordinaires. Enfin la production de vapeur est convenable ; et, bien que la machine n° 75 appartienne à une série exceptionnelle de trois machines peu en faveur auprès des mécaniciens, le train d'essai qui circule entre Paris et Meaux effectue toujours son trajet dans le temps réglementaire. La commission a voulu s'assurer que les résultats satisfaisants des expériences ne pouvaient être attribués qu'au mode de chargement adopté par M. Duméry ;

pour cela, à la fin d'une course d'essai, elle a fait (1) Annales des mines, 5' série t. IX, p. 6o.

DE M. DUMÉRY AUX MACHINES LOCOMOTIVES.

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charger directement le foyer avec de la houille fraîche. Aussitôt elle a vu se manifester une épaisse fumée, qui

a persisté longtemps, et que le jet de vapeur, alors même qu'il recevait toute la puissance possible, ne parvenait pas à diminuer sensiblement (1). La qualité de la houille employée sur les chemins de fer de l'Est doit fixer l'attention, en raison des conditions défavorables qu'elle présente. La houille de Saarbrück est maigre, schisteuse, à distillation très-rapide, et par suite très-fumeuse ; brûlée sur les grilles ordinaires, elle donne une fumée tout à fait intolérable ;

elle contient 15 p. loo de cendres environ. Il est à remarquer que la grille à gradins est complètement inapplicable, lorsqu'on y brûle de la houille de Saarbrück , par suite de la rapide destruction des gradins. La commission a vu à la Villette des grilles de ce système qui avaient été mises hors de service au bout de quelques voyages seulement ; d'ailleurs, elles ne diminueraient pas la fumée. On sait, au reste, que la grille à gradins est abandonnée au chemin de fer du Nord luimême et remplacée par une grille peu inclinée, à barreaux longitudinaux (2).

Pour être convenablement brûlée dans l'appareil Duméry, la houille de Saarbrück est cassée en fragments

tels qu'ils passent au travers du cercle supérieur d'un double tamis à mailles rectangulaires (or'. o85 sur om. o;

0m.06 sur o.o65) ; les morceaux passant à travers les mailles du cercle inférieur sont rejetés. (i) En cas de dérangement complet du mécanisme de chargement, on ferait directement ce chargement. On en serait quitte pour avoir de la fumée et, au bout d'un certain temps, des avaries au foyer; mais la régularité de la marche des trains n'aurait point à en souffrir. (2) Annales des mines, 5' série, t. X, page 344.