Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 354]

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toxyde et de deutoxyde de cuivre, de cuivre gris, d'arsénite et de cuivre sulfuré pyriteux. Depuis 25 ans, l'extraction du minerai de cuivre a occupé successivement en Bolivie, l'attention de plusieurs spéculateurs du Chili. Ces hommes plus entreprenants, plus industrieux que les Boliviens, vinrent explorer en 1852 les point

de Gatico et d'Huanillo , situés, le premier à une lieue, le second à deux lieues de Cobija. L'établissement de Catie° prit une certaine importance pendant quelques années; ruais les Chiliens voulurent embrasser, en même temps que l'extrac. tion, le grillage des minerais ; ils disposaient de capitaux in. suffisants ; le grillage était imparfait ; les maltes obtenues lu. rent bientôt dépréciées, les établissements se trouvèrent abandonnés, et jusqu'en 1847, la Bolivie ne compta plus, sauf se b arilla d'oruro, parmi les pays producteurs. En 1847, un fran-

çais, M. Latrille, consacra quelques fonds à reconnaître les pitons de Duendes. Une compagnie Anglaise explora Tocopilln,

M. Le Maitre, autre français venu d'Iquique (Pérou), reprit les travaux anciens d'Huanillo. Le succès couronna les effort de nos compatriotes, et bientôt, plusieurs habitants de Cobija, divers citoyens de la République Argentine et du Chili demandèrent des concessions. Le midi fut exploré comme le nord, et de nouveaux établissements créèrent ainsi dans ces pays déserts, une industrie qui s'étend, avec les chances certaines d'un heureux avenir, depuis Cerro dans le sud, jusqu'à. Tocopilla

dans le nord. Plus tard, un Anglais fit opérer quelques fouilles dans l'intérieur du même département ; il découvrit sur unpoint nonird San Bartholo, le cuivre à l'état natif. Le gisement de ces cuivres, exploités déjé du temps des Incas, est très-abondant, mais son éloignement du littoral (Go lieues à travers des déserts inhabités, privés de communications praticables pour des attelages),

rendra toujours les produits de cet établissement peu profitables aux industriels anglais qui l'exploitent. Aujourd'hui, les principaux établissements pour l'extraction des minerais sont, au nord de Cobija, vers le Pérou : Tocopilla, Duendes, Villa Vista, Punta Blanca, Huanillo, Banduria, Gado,

liguera. Au centre, derrière Cobija , Las Tanas et Silota. Au sud, vers le Chili, Cerro, iVlexillones, Gualaguala, 'rames. Dans

l'intérieur, désert et province d'Atacama, San Bar tliolo. Mille ouvriers sont employés aux travaux des mines; leu

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rendement a varié de 150 à 180.000 quintaux par an. En 1856, il a atteint le chiffre de 227.000 quintaux. cependant, cette industrie est encore à l'état d'enfance ; l'eau potable manque sur tous les points du littoral ; trois établissements sont seuls pourvus de machines destinées à distiller

l'eau de mer, les autres sont contraints de venir s'approvisionner à Cobija , où l'eau coûte cinq réaux le quart d'hectolitre. L'extraction dans les galeries les plus profondes se fait encore à dos d'homme, et les minerais sont vendus, à l'état

naturel, à des armateurs de Valparaiso qui les achètent comme frêt de retour ; ces armateurs, qui sont français et anglais, les expédient tous pour l'Angleterre. Le prix de ces minerais calculé sur la base d'un rendement moyen de 25 p. 100, est fixé à 3 piastres et 2 réaux le quintal, avec augmentation ou diminution, à raison d'un réal et quartillo, par centième en plus ou en moins. Le quintal de cuivre pur (non fondu) coûte ainsi 15 piastres (soixante-quinze francs).

Aucun minerai inférieur au titre de , 8 p. 100 n'est exporté en Europe. Le minerai qui ne renferme que de 10 à 12 p. 100

de cuivre est fondu dans les fourneaux de la côte de Chili. La création de fourneaux à Cobija, centre des établissements miniers, peut apporter à cette industrie naissante une grande prospérité. Depuis un mois, une maison française est en instance auprès du gouvernement Bolivien, dans le but d'obtenir, pour quinze années, le privilége exclusif de l'achat des minerais et de l'établissement des fourneaux destinés à leur fonte et à leur affinage. Cette maison offre de très-grands avantages au trésor. Depuis l'année 1854, l'extraction des minerais de cuivre ayant pris une grande extension, MM. Le Kellec et Bordes, négociants

français de Valparaiso , s'engagèrent à les transporter. Ils envoyèrent charger ces minerais par de beaux bâtiments neufs construits en France et appartenant à leur maison. Plusieurs chargements se firent ainsi ; mais bientôt MM. Le Kellec et Bordes s'aperçurent que ces minerais étaient très-durs, et qu'ils présentaientsur toutes leurs faces des aspérités anguleuses très-tranchantes, en sorte qu'ils causaient beaucoup de dommages à leurs bâtiments. cette circonstance a déterminé depuis ces armateurs à donner d'autres retours à leurs propres na-