Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 315]

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ÉTUDES GÉOLOGIQUES

qui se détachent du massif principal et qui figurent deux

baies allongées assez exactement dans la direction N. E. S. O. L'une de ces baie s'avance, au milieu des marnes irisées , jusque dans les environs de Puttelange, l'autre jusqu'au delà de Dieuze; à la _première appartient le lambeau de calcaire à .gryphées arquées qui s'étend sur notre carte, entre Chemery et Landroff. .Un peu au sud de cette dernière localité, près de Morhange, on voit le keuper s'élever, tout près du plateau de calcaire à gryphées, dans des collines dont le sommet vient araser ce plateau. Il semble qu'après le dépôt de la première formation, il s'y soit produit des dépres-

sions allongées qui ont permis à la mer liasique de s'avancer vers l'est beaucoup au delà de la ligne naturelle de son rivage. Quelleoque soit du reste l'explication que l'on adopte, toujours est-il que le parallélisme entre la direction de ces dépressions et celle des accidents du bassin houiller est un fait bien établi et trèsremarquable. Il est à peine nécessaire de faire observer que les rivages de la mer dans laquelle s'est déposé le premier étage de l'oolithe ont reproduit, quoique d'une manière un peu moins marquée, les sinuosités de celle du lias. La côte de Delme n'est en effet que la partie la plus saillante d'un promontoire oolithique qui pénètre au milieu du terrain liasique, à la faveur d'accidents analogues et comparables à ceux que nous indiquions tout à l'heure dans les marnes irisées. A n'envisager les choses que -d'une façon générale (et les détails confirmeront bientôt pleinement cette manière de voir), il est donc hors de doute qu'il existe, sur le prolongement du bassin de la Sarre, ,une région qui offre, sous le rapport géologique, des différences tranchées avec le reste de la Lorraine. Ces différences tiennent bien plus, on l'a vu, à la stratigraphie qu'à la

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composition, car celle-ci ne subit que des variation S in-

signifiantes d'un point à un autre dans toute la région étendue au, pied occidental des Vosges. Toutefois , par cela même qu'elles tiennent à la stratigraphie, qui joue unt rôle si important dans le relief et la configuration du sol, elles sont, destinées à être davantage remarquées, et il est impossible de, parcourir la contrée qui fait suite au bassin de la Sarre du côté de l'ouest, sans être, à chaque instant, frappé de la tendance qu'ont les

accidents du sol à, se rapprocher de la direction N.-E.-S. -O. Toute cette contrée, présente une suite de ridements souvent fort étendus dans cette direction, et c'est pourquoi les routes qui la traversent, en allant du nord vers le sud, comme celle de Saint-Avold à Dieuze, de Faulquemont à Morhange, de Metz à Château-Salin ou à Nomeny, offrent une suite continuelle de montées et de descentes. Metz, placée sur la Moselle au confluent de la Seille,

qui, vers sa source, coule dans une dépression produite par une de ces rides, et à une petite distance des Nieds, qui en reproduisent si fidèlement la direction dans diverses parties de leurs cours, forme le centre naturel de cette région située au nord de la Lorraine, mais qui en est déjà distincte, et où tous lés accidents géologiques et orographiques se rapprochent de l'orientation N.-E.-S.-O. Aussi est-ce avec une intention bien marquée que, dans le titre que portent ces études, nous l'avons désignée sous le nom de pays Messin, qui a, comme on le voit, sa signification, tout aussi bien que le nom de Lorraine à la sienne, en tant qu'elle s'applique à la région plus méridionale,. Où les ridements se rapprochent de la direction N. 21°E., qui est celle de soulèvement de la chaîne des Vosges. La différence entre les deux contrées, sous le rapport des al-