Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 214]

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Allures propres d'un filon

GISEMENT DU MINERAI DE PLOMIi

points suffirait pour y justifier de l'abondance du minerai. En effet, la richesse est presque partout en rapport avec la puissance, et c'est là un fait général, d'accord avec ce que nous avons dit ci-dessus des diverses roches encaissantes, et de plus reconnaissable dans une même roche. Il faut cependant excepter les géodes qui ne contiennent que quelques cristaux de galène.

Aussi les mineurs aiment-ils l'irrégularité; comme exemple le plus frappant, je citerai Bodlewycldan dont te main lode présente deux épontes parfaitement réglées et une faible richesse, tandis que les joints donnent des amas considérables de galène. Comme état des parois,

on préfère un mur propre (clean) à un mur rugueux (coarse). Gangues

et minerais.

Les gangues dominantes sont la chaux carbonatée et l'argile jaune ; souvent le filon ne contient que ces deux substances, ou l'une d'elles seulement. L'argile abonde surtout dans les cross-courses.

Je ne hasarderai même pas d'hypothèse sur les relations qui peuvent exister entre l'aspect de ces gangues et le voisinage du minerai, pas plus que sur les modifications qu'éprouve souvent la roche aux points riches du filon : roche et gangue sont alors quakfiées de bearing. C'est ainsi qu'a Holway la chaux carbonatée

blonde et le chert bleuâtre et translucide sont dits bearing ; à Talargoch , c'est le spar blanc jaunâtre et mat qui est préféré; à Talacre , l'on redoute les salbandes cherteuses, en quelque sorte imprégnées par le filon, qui ne contient plus alors que du spar. J'ai indiqué aussi la présence d'une espèce de gossan dans diverses localités, et celle des minéraux fluatés à DeepLevel et Moêl-y-Gaer ; ces derniers sont inconnus tant au sud qu'au nord de ces points. Le quartz ne se ren-

DANS LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DU FLINTSIIIRE.

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contre qu'a Bodlewyddan ; mais déjà à Talargoch , j'ai signalé la silice pulvérulente, contenant quelques cristaux de calcaire spathique et quelques paillettes de galène, et remplissant toute la partie supérieure d'un des strings. Ce n'est guère que par dissolution et entraînement dans la vapeur d'eau qu'elle a pu être amenée et déposée en cet endroit, où jaillissait sans doute un de ces geysers, analogues à ceux de l'Islande actuelle, et dont M. E. de Beaumont a indiqué l'existence probable et les effets sur le remplissage des filons. La vapeur d'eau et l'eau elle-même ont eu, d'ailleurs, une part incontestable, tant dans le dépôt des matières des filons, que dans leurs modifications ultérieures. Les

suintements chargés les uns de soufre, les autres d'oxyde de fer, qui peignent d'une façon si pittoresque le mur de i So yards levet du Talargoch , sembleraient, sous une échelle infiniment petite, indiquer un de leurs modes d'action.

Peut-être que par la décomposition des pyrites, au contact de l'eau aérée, il se forme des sulfates qui, réagissant sur les sulfures, donnent de l'oxyde de fer et de l'hydrogène sulfuré; celui-ci irait se décomposer plus haut dans d'autres parties des fissures intérieures, et le soufre résultant serait amené de là par infiltration, dans des canaux distincts de ceux qui charrient l'oxyde clè fer. Je n'attacherai, d'ailleurs, aucune importance à ces suppositions, qui ne portent que sur des faits de

détail trop délicats pour qu'il m'appartienne de les discuter. S'il existe quelques lois relativement au gisement des

divers minerais métalliques, suivant le système auquel le filon appartient et la nature des roches ou des gangues, les observations que j'ai recueillies sont trop peu

nombreuses pour qu'il m'ait été donné de les soup-