Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 83]

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caire carbonifère, dans le terrain oolitique, dans le sable d'Hastings, dans le grès vert, dans la craie et dans différentes couches tertiaires. L'idée d'une diffusion générale du phosphate de chaux d'origine animale dans les couches sédimentaires du globe prit alors une certaine consistance, et toutes les découvertes ultérieures faites en Angleterre ne furent peut-être que des conséquences des observations faites par le célèbre docteur Buckland.

Toutefois, il faut bien distinguer le phosphate

chaux qui, ainsi que celui des os, a pour

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DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.

DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE

de

formule

5CaO. Mo', de la chaux phosphatée cristallisée ou compacte de la nature inorganique. Cette dernière est, en effet, caractérisée par la présence d'une certaine quantité de fluorure et de chlorure de calcium qu'on ne trouve pas généralement dans le phosphate, des matières organiques, et qui lui communique des propriétés particulières. Ainsi la chaux phosphatée du règne minéral n'est pas soluble dans les acides faibles comme le phosphate des os, et cela tient sans doute à ce que la chaux Ilua,tée qui entre dans sa composition n'est attaquable que par les acides forts. Cette espèce ne pourrait donc être employée comme engrais, à moins qu'on ne lui

fît subir une préparation préalable en la traitant, par exemple, par l'acide sulfurique. C'est peut-être cette difficulté qui a fait renoncer à l'exploitation de la phosphorite de l'Estramadure , malgré sa richesse et son abondance. D'après les recherches de deux savants anglais, MM. Daubeny et Widdrington , qui en ont exploré le gisement en 845, le minerai forme une couche de 7 à 16 pieds d'épaisseur intercalée dans les schistes du terrain paléozoïque, et dont on peut suivre l'affleurement sur une longueur de près de 2 milles. Sa composition est la suivante

Phosphate de chaux Fluorure de calcium Peroxyde de fer. Silice.

8,15 ih,o0

3,5 1,70

i00,00

C'est en 1848 que le docteur Fitton et M. Nesbit firent connaître les divers gisements de coprolithes l'île de Wight et des comtés .de Kent, de Sussex et de Surrey, gisements qui se trouvent concentrés dans le grès vert inférieur, dans le Gault et dans le grès vert supérieur de ces localités. Ces nodules ont été exploités en divers points, et on en comptait plusieurs échantillons à l'exposition universelle ouverte à Londres en 1851. J'avais déjà rédigé à cette époque la première partie du texte exptcatif de la carte géologique de la Flandre française , où j'indiquais l'existence d'une quantité notable d'acide phosphorique dans certaines marnes et certains calcaires crayeux de Cysoing, d' Annappes et de

Bouvines, près Lille. Je supposais que ces gisements étaient différents de ceux découverts en Angleterre ; car, d'après ce que m'avait assuré M. Lyell , les plus élevés

dans l'échelle géologique parmi ces derniers, ceux qu'on exploitait à Farnham , se trouvaient au niveau de notre tourtia, tandis que ceux des environs de Lille étaient placés immédiatement au-dessous de la craie blanche.

Cependant je fus frappé, en visitant l'exposition de Londres, de la ressemblance qu'offraient les échantillons exposés avec la-craie chloritée de Bouvines qui, par

sa teneur en acide phosphorique (5,7 p. oo), ne me paraissait pas de nature à faire l'objet d'une exploitation importante; et dans la pensée que cette craie pou- mit renfermer des parties plus riches, comme cela avait