Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 8]

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ÉTUDES

SUR LES TORRENTS DES ALPES.

l'exécubeaucoup de circonences c'est un obstacle à des tion des travaux, mais la question de se garantir par de vue moyens sûrs n'en est pas moins résolue au point de l'art. 11 n'en est pas de même en ce qui concerne dél'exhaussement ; ici la science de l'ingénieur est en les torfaut. Le plus souvent on n'entreprend rien contre

des cours d'eau torrentiels et prévenir les débordements qui en sont la conséquence, subsiste donc encore dans toute son intégrité. Les études que nous poursuivons depuis plusieurs années ont eu pour but spécial la solution de cette question, sur l'importance de laquelle nous n'avons pas besoin d'insister. Les résultats de nos recherches ont déjà été publiés en partie ; le reste est épars dans nos notes ou consigné dans des rapports adressés successivement à l'administration. Le mémoire actuel a pour objet de résumer ces divers matériaux et de les coordonner entre eux. Nous commencerons d'abord par décrire les torrents sous le rapport physique et entrer dans quelques détails sur leur régime, les effets de leurs crues, l'origine et le transport de leurs cailloux. Ces notions sont nécessaires pour que l'on puisse bien saisir la théorie des moyens à employer pour combattre l'exhaussement, source des

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de se

rents qui comblent leur lit, ou, si l'on essaye médéfendre, on ne recueille ordinairement que des les comptes. Pour cette raison , dans les pays comme réAlpes, oit la cause principale des ravages torrentiels

mal a pu s'éside dans le dépôt des matières charriées, le cantons tendre librement au point de changer certains évidence, il y fait affligeant a été mis en en un désert. Ce M. Surell , dans un ouvrage (i)

a quelques années, par dont le mérite a été justement apprécié. Cet ingénieur distingué a prouvé en même temps que pour mettre un terme à l'envahissement des torrents il fallait transporter les travaux de défense dans la partie supérieure de leur cours et s'opposer à la descente de ces grandes masses de cailloux qui ensevelissent peu à peu la meilleure partie des vallées, et pour y parvenir, il a proposé de reboiser les montagnes. Malheureusement ce moyen,

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ravages. L'exposé de ces moyens, tels que nous les avons déduits de nos observations, formera la seconde partie de notre travail. I.

CARACTÈRES PHYSIQUES ET HYDRAULIQUES DES TORRENTS.

séduisant en théorie, offre dans la pratique des difficultés

très-sérieuses dont nous parlerons dans la suite. Ces difficultés paraissent avoir arrêté l'administration lorsqu'elle a cherché à appliquer le remède indiqué. Aujourd'hui les projets de boisement du sol, après avoir passionné pendant quelque temps l'opinion publique, sont tombés dans un oubli presque complet. La question de trouver des moyens peu coûteux, efficaces et d'une

exécution facile, pour empêcher l'exhaussement du lit (I) Études sur les lorrenis des Hautes- Alpes. Imprimerie royale, 18/11.

On peut définir un torrent : un cours d'eau dont les

Définition

crues sont subites et violentes , les pentes considérables el d'un louent ; ses tliverses irrégulières, et qui le plus souvent exhausse certaines parparties. ties de son lit par suite du dépôt des matières charriées; ce qui fait divaguer les eaux au moment des crues. Cette définition est un peu longue, mais elle a l'avantage de

résumer toutes les propriétés caractéristiques dés tor-

rents.

Le cours d'un torrent se compose en général de

quatre parties différentes que nous nommerons : bassin de réception, canal de réception , lit de déjection et lit