Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 174]

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PIERRE OLLAIRE.

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SUR LA PIERRE OLLAIRE. Par M. DELESSE, ingénieur des mines.

On donne le nom de pierre ollaire à des roches trèstendres qui se travaillent avec une grande facilité sur le tour. Ces roches sont répandues sur tous les points du globe. Dans l'Inde, en Égypte, ainsi qu'en Italie, leur emploi pour la fabrication d'ustensiles de ménage remonte à un temps immémorial. Pline avait nommée la pierre ollaire Lapis Comensis du lac de Côme, à l'extrémité duquel on l'exploitait. Les Anglais l'appellent Potl,slone ; les Italiens Lavezzi ; les Allemands Lavez,siein, Schneidestein, Gilistein, Top fs lein.

L'Exposition Universelle ayant réuni une nombreuse collection de pierres ollaires provenant de divers pays, j'ai pensé qu'il y aurait de l'intérêt à les étudier. Je remarquerai tout d'abord que la pierre ollaire ne forme pas une espèce minérale, comme quelques au-

teurs paraissent l'admettre ; c'est une roche, et elle a même une composition minéralogique très-variable.

Je rappelle ses propriétés physiques qui restent à peu près les mêmes quelle que soit sa composition minéralogique. Sa couleur est verte, vert-noirâtre gris, plus rarement blanche. Elle est très-douce au toucher, et elle se laisse facilement rayer par l'ongle. Elle n'est pas sonore, et elle reçoit l'empreinte du marteau sous lequel elle s'écrase. Elle est réfractaire ou au moins très-difficilement fusible. Elle se laisse tailler, couper et scier très-aisément. Enfin, comme son nom l'indique, on peut en fabriquer sur le tour des ustensiles de ménage.