Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 83]

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EXTRACTION ET TRIAGE HE LA HOUILLE

AUX MINES DU GRAND-HORNU (BELGIQUE).

Ces engins, qui portent le nom de cages d'extraction, reçoivent les wagons mêmes qui servent au transport

considérable, par un puits étroit, sinueux et profond. M. flambeaux résolut d'en faire l'essai, sur une échelle moitié moindre, à un autre puits, le n° 8, en extraction déjà depuis longtemps, tout en conservant la machine motrice, telle qu'elle existait, ainsi que les bâti-

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intérieur, et permettent ainsi d'obtenir la houille, à la surface, sans subir de transvasement au bas des puits d'extraction, comme cela a encore lieu dans la plupart des houillères du couchant de Mons où l'on fait usage de tonneaux de grande hauteur appelés cuffats. Par l'emploi de ces cages, le déchet sur la grosse houille, surtout lorsqu'elle est friable, se trouve notablement diminué, tant parce qu'elle arrive au jour sans être remuée, que parce qu'elle tombe d'une hauteur moindre, lorsqu'on vide les vases qui la renferment. Cet avantage, si important pour les houilles Flénu, qui présentent des prix de vente si différents, suivant qu'elles sont en gros ou en menus fragments, attira vivement l'attention de M. Émile flambeaux, l'un des propriétaires et administrateur des mines du GrandHornu , qui me chargea, à la suite de la publication que je viens de rappeler, de faire construire dans les ateliers de cette société un petit modèle de cages d'extraction et de wagons ou chariots, approprié aux exigences locales.

Ce modèle, qui existe encore aujourd'hui dans les magasins dépendant des ateliers du Grand-Hornu, fut destiné au puits n° 1 2 qu'on se proposait de ne mettre en extraction que lorsqu'il aurait atteint la profondeur de 555 mètres.

Le nouveau mode d'extraction et de triage, bien qu'il ait une certaine analogie avec ce qui existe dans les bassins houillers les plus importants de l'Angleterre , en diffère néanmoins complètement, tant par la grandeur des proportions adoptées, que par la nature et la disppsition des engins spéciaux qu'il fallait établir, en vue d'atteindre une production de houille

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ments de la surface. La tâche que j'avais à remplir présentait de sérieuses difficultés ; car avec une faible force motrice disponible qu'il n'était pas possible d'augmenter, j'avais à opérer sur un puits très-étroit et très-sinueux, puisque sur une partie de l'épaisseur des morts-terrains qui recouvrent

le terrain houiller, c'est-à-dire sur une hauteur de 5o mètres, celui-ci est revêtu d'un cuvelage quarré en

bois de i ",764 de côté seulement, et a, de plus, son axe dévié de la verticale, de om,65 , depuis l'embouchure jusqu'à la base, située à la profondeur de 355 mètres; déviation causée par le glissement des assises du

terrain, à la suite des exploitations faites, à différents niveaux, dans le voisinage du puits. Il est à remarquer, en outre, que l'axe dévié ne l'est pas uniformément sur toute la profondeur du puits ; mais qu'il est brisé en plusieurs points, et quelquefois d'une manière assez brusque.

Dans de pareilles conditions, il y avait nécessité absolue à faire usage de moyens tels qu'on pût, sans inconvénient, porter l'extraction journalière, d'une profondeur de 355 mètres, au chiffre de 5 à 4. 000 hectolitres de houille, en faisant servir, en même temps,

les engins d'extraction à la sortie des ouvriers de la mine.

Toutes ces difficultés nous paraissent avoir été entièrement surmontées et on est parvenu à satisfaire complétement à toutes les exigences du service. Le but de ce mémoire est de faire connaître les moyens