Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 57]

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FO-RMATIONS SECONDAIRES

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DES ENVIRONS DE SAINTAFFRIQUE (AVEYRON).

L'épaisseur totale est comprise entre 70 et 90 mètres.

Elles constituent la partie moyenne des hauteurs, à sommités nasiques , placées sur la rive droite de la Sorgue, et de l'îlot homologue de la Loubière , sur la

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rive gauche. C'est dans la partie supérieure de cet étage, au-dessus des calcaires dolomitiques, que se trouvent les' amas de gypse formant, dans l'Aveyron comme dans le Gard, un horizon géologique très-net. On l'exploite à SaintAffrique, à Monta,igu, à Saint-Félix, à Vabres , etc. M. Boisse a donné la coupe de cette dernière localité.

On y trouve deux couches de gypse ; la plus basse donne une pierre blanche et saccharoïde ; elle a i mètre de puissance et est séparée de la plus haute par 2m,5o d'argile bariolée gypsifère. Celle-ci présente, sur une épaisseur de 1 m, 2 o , un gypse grisâtre et grenu, c'est la seule qui soit connue à Saint-Affrique. La pierre à plâtre est parfois colorée en bleu ou en

rose, et renferme quelques parties d'anhydrite; elle forme des amas de 150 à 2 oo mètres de longueur sur 3 à 4 de large, régulièrement intercalés dans la strati,'-fication. A notre avis, il n'y a point ici de métamorphisme , mais simplement dépôt par voie chimique. Pendant le dépôt des marnes keupériennes, les sources thermo-minérales présentèrent' une activité extraordinaire.

Ici les sulfates alcalins, alcalino-terreux et métalliques prédominèrent; ils formaient le cortége des émanations souterraines auxquelles les failles signalées dans la période précédente avaient livré passage. Nous

avons recueilli, dans les plâtrières du Gard, des cristaux de sulfate de magnésie (epsomite), et de nos jours encore, dans la contrée qui nous occupe, les sources thermales ou minérales de Sylvanès , d'Andabre et de

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Prugnes, riches en sulfates alcalins, jaillissent au contact des anciens filons. Le conglomérat, à gros éléments, forme la limite inférieure de l'étage. On le voit, en beaucoup de points,

reposer d'une manière 'contrastante sur les marnes rouges, comme l'indique la coupe prise au Mas de Coueut (Pl. IV,. fig. 17). Il y a donc là une séparation très-nette et qui fait de ces dernières une formation tout à fait distincte. M. Dufrénoy n'a pas manqué, dans sa description des terrains aveyronnais , de signaler cette. discordance.

La série jurassique comprend les différents termes du lias plus ou moins réduits, les marnes supraliasi ques, les calcaires de l'oolithe inférieure, et quelques plaques oxfordiennes disséminées sur les causses où elles forment des monticules peu élevés et à pentes douces. On peut évaluer à 5oo mètres la puissance moyenne de cet ensemble, dont les diverses parties passent les unes aux autres par gradations insensibles et sans discordance appréciable ; un simple retrait, dans leurs limites successives, indique les oscillations du sol correspondant à des soulèvements encore inconnus. La direction des couches varie entre le nord-ouest sudest et le nord-nord-ouest sud-sud-est avec une inclinaison très-faible vers le nord-est. L'infralias commence, dans sa partie inférieure, aux environs de Saint - Affrique , par un banc de poudingue

ou de grès quartzeux qui se désagrége et se rouille rapidement à l'extérieur. Son épaisseur varie de 3 à 4 mètres, et il repose directement en concordance suries marnes keupériennes; au-dessus alternent des-bancs de calcaires marneux et de calcaires compactes, gris clair, en lits de carrière, fournissant des moellons de bonne qualité, La puissance de l'infralias, qu'on recoupe en

Terrains jurassiques infralias (25q si némurien (d'Orb.) par:,