Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 17]

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

à l'avance et rebattu à plusieurs reprises sans aucune

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SUR LES MATÉRIAUX hYDRAULiQUEs.

mortiers que nous avons faits d'après l'ancien système plus ont fait prise plus vite ; ils sont plus compactes et enfin, qu'en suivant les prorésistants ; bien meilleurs,

nature que ceux qui renferment de l'alumine unie à la silice, que les calcaires argileux en un mot. Ces derniers produisent des chaux plus liantes et d'un emploi plus commode, mais la théorie indique que les réactions chimiques sont nécessairement plus compliquées qu'avec les chaux siliceuses, et plus difficiles à régulariser. Le succès de la chaux du Theil dans la Méditerranée, confirme les prévisions théoriques exposées dans la première partie de ce mémoire. Cette chaux, employée à la Ciotat Chaux du Theil. depuis 1858, et à Marseille quelques années après pour la confection de bétons immergés sous l'eau et de blocs artificiels, a toujours donné d'excellents résultats (1) bien que la proportion de silice qu'elle contient ne soit

cédés actuels.

pas suffisante pour la faire classer parmi les chaux

addition d'eau. »

Ce procédé de fabrication, complétement abandonné aujourd'hui , était fort employé autrefois. Il est cepenLa dant très-rationnel et donne d'excellents résultats. digestion pendant plusieurs jours de la chaux et du sable prépare les combinaisons chimiques. Ces deux matières ont aussi le temps de se mouiller et n'introduisent pas avec elles, dans les mortiers, une notable quantité d'air, qui y est retenue par une force d'adhé-

rence quand on ne prend pas cette précaution. Les

Une circonstance à remarquer, c'est que dans le devis de la construction du mur d'enceinte de la Floride, Lamandé prescrivait en 1784 de ne faire « que la quantité de mortier qui pourra être employée à la marée. » Il en aura reconnu l'inconvénient, puisque neuf ans plus tard il était revenu aux errements de Bélidor (note 2). Les chaux hydrauliques Procédés de fabrication. Mortiers de chaux éteintes en poudre. On devrait les hydraub,. sont généralement mêler d'avance avec les proportions de sable nécessaires pour faire le mortier et laisser digérer le mélange légèrement humide. Une longue digestion sera favorable si elle est conduite avec soin, de manière à ce qu'aucune partie du mortier ne fasse prise. Elle sera plus utile que pour les chaux grasses, puisque les réactions se compliquent par la présence des silicates formés par voie sèche. Chaux silicetises.

Les calcaires siliceux pouvant donner des chaux hydrauliques sont beaucoup moins répandus dans la

éminemment hydrauliques. Les calcaires de la carrière Havin-Lafarge (2)

,

la

plus anciennement exploitée, renferment des quan(i) M. Pascal, ingénieur des ponts et chaussées à Marseille, vient de visiter avec le plus grand soin tous les mortiers du port et principalement les plus anciens. Il nous écrivait, le juin i856: «Je suis descendu moi-même dans lescaphandre, » jusqu'à 15 métres au-dessous de l'eau, pour visiter les blocs » artificiels, surtout les plus anciens qui datent de neuf ans. Ceux à l'extérieur, les seuls que j'ai pu voir, sont couverts d'une très-belle végétation et les arêtes en sont parfaitement vives. Un trou que j'ai eu occasion de faire creuser dans la » jetée m'a permis de visiter un bloc sous l'eau qui n'avait pas de traces de végétation, vu l'absence complète de lumière, » et qui était très-dur et parfaitement intact; ce bloc pouvait » avoir sept ans. J'ai enfin visité les bétons à immersion 1mmédiate pouvant dater de sept à huit ans; ces bétons sont » également intacts , mais on trouve en avant, non pas une » végétation marine, mais un vrai dépôt de serpules anhélides. » Ces dépôts ont jusqu'à om,55 d'épaisseur. Partout des bétons intacts. » .(2) Tableau A.