Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 69]

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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT

DE L'AMÉRIQUE DU SUD.

mélique du Sud devait, être alors séparée en deux con-

s'étendent l'une à l'est, l'autre à l'ouest de la chaîne

tinents, l'un représenté par les terres brésiliennes, et

principale. Sur toute la bande occidentale, les couches se trouvent redressées suivant deux directions presque perpendiculaires, l'une parallèle au cercle de comparaison de la chaîne principale des Andes , l'autre dirigée à très-peu près de l'est à l'ouest. C'est à cette dernière direction que se rapportent toutes les chaînes de second ordre qui, partant du faîte des Andes , se prolongent jusqu'à la côte, formant ainsi les limites des golfes où

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l'autre situé plus à l'ouest comprenant le Chili, le Pérou et la Colombie.

Il resterait encore à établir le rapport qu'il peut y avoir entre le soulèvement des terrains tertiaires du Brésil et celui de la chaîne des Andes. Le manque absolu de toute formation volcanique ou trachytique sur le territoire brésilien, la grande distance qui sépare les côtes où se montrent ces terrains de l'axe de la chaîne principale des Andes, semblent indiquer un mouvement entièrement indépendant du soulèvement de cette chaîne et qui lui est probablement antérieur. Dans un premier travail sur les systèmes de soulèvement du Brésil, nous avions déjà rapporté l'émersion des terrains tertiaires de Bahia au système de la chaîne occidentale des Alpes. Le peu d'étendue de ces terrains, la faible inclinaison des

du Chili.

Se déposaient les terrains tertiaires du Pérou et du Chili, les cols qui interrompent de distance en distance la continuité de la vallée longitudinale du Chili et les sommets les plus élevés des Andes qui se trouvent tou-

jours situés sur le lieu d'intersection de l'une de ces lignes avec l'axe de la chaîne. Dans toutes les localités où les traces des soulèvements antérieurs n'ont point été effacées par celui de la chaîne principale des Andes,

couches ne permettant pas d'ailleurs de fixer avec exacti-

on voit les calcaires et les marnes salifères relevés

tude la direction de ce système stratigraphique , nous avions trouvé un résultat approché donnant une direction nord 17° est, direction qui, ainsi que le fait remar-

suivant cette direction est-ouest, ainsi qu'on peut l'observer à la côte de Chacabuco dans la province de Santiago, à celle du Peral , de Chincolco et du Pedernal dans celle d'Aconcagua et en général vers tous les cols qui coupent la grande vallée longitudinale s'étendant depuis le sud du Chili jusque dans le désert d'Atacama. Le redressement de ces couches se trouve en rapport avec l'arrivée au jour de roches à base de Labrador et d'hypersthène qui se sont fait jour par des failles éga-

quer M. Élie de Beaumont, diffère de plus de 8° de celle qu'aurait un parallèle mené par Bahia au cercle de comparaison du système des Alpes occidentales ; différence

Système des chaînes transversales

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qui dépend très-probablement des difficultés que présente la mesure de la direction exacte des couches. Quant à la distance de 18° qui sépare ce parallèle du cercle de comparaison, elle est du même ordre que celle qui sépare les terrains tertiaires des bords du Paraguay de l'axe de la chaîne principale des Andes. La série de couches qui reposent sur le grès rouge de l'Amérique et que nous avons désignée sous le nom de formation des marnes salifères, forme au sud de la chaîne orientale des Andes deux longues bandes qui

lement dirigées de l'est à l'ouest et ont exercé une puissante action métamorphique sur les couches voisines, en produisant d'ailleurs des altérations entièrement différentes de celles qui ont eu lieu lors de l'émission des trachytes.

Ainsi l'on n'y retrouve aucun indice du passage des vapeurs acides qui ont si puissamment modifié la com-