Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 179]

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ESSAI sur, LA GÉOLOGIE DE NOSSIBÉ.

ESSAI SUR LA GÉOLOGIE DE NOSS1BÉ.

irrégulièrement quadrilatère, prolongée au N. par la

îles voisines Nossi-fali, Nossi-Mttsiou ; on y a placé la

presqu'île de Navetch et au S. par le morne Loucottbé. La plus grande longueur de la pointe d' Anyourach à la pointe S. de Loucoubé est de 2 .000 mètres ; sa plus grande largeur, d' Angouroukarani à Diamakabo , est de I 5,000 mètres. La superficie de l'île entière comprend à peu près 19,500 hectares. Le système des montagnes de Nossi-bé forme trois groupes distincts 1° Celui du centre de l'île ; 2° celui de Navetch et Ampourach ; 5' celui de Loucoubé. Le premier présente un point culminant d'où partent des chaînes ou mornes secondaires ; le sommet s'appelle Tané-Latsak (terre tombée) et n'a pas moins de

vigie et le mât des signaux.

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Montagnes,

5oo et quelques mètres de hauteur. C'est le point le plus élevé de l'île, après le morne Loucoubé. Les principaux cours d'eau viennent y prendre leurs sources.

Aux environs de ce sommet se trouvent sept lacs de forme à peu près arrondie, sans communication avec les ruisseaux voisins, et tous situés au fond de cratères d'effondrement : ce sont les Antparii.

Le second groupe, celui du nord de l'île, se compose d'une chaîne de montagnes étendue dans la direction N. et S., taillées à pic du côté de l'ouest, s'abais-

sant moins brusquement du côté de Navetch. Cette chaîne est interrompue par une grande coupée où coule le Djantarango. Au troisième groupe appartient le morne Loucoubé

piton granitique haut de 600 mètres , découpé de ravines profondes et recouvert d'une magnifique végétation ; c'est le seul point, les gorges exceptées, où l'on ait conservé les bois de haute futaie qui couvraient jadis l'île entière, au dire des Malgaches. Du sommet de Loucoubè , on découvre tout Nossi-bé , ainsi que les

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Entre les monts Tané-Latsak et Loucoubé, on voit un grand nombre de pitons isolés dont les plus élevés sont:

le Djamanzare à l'ouest , le morne de Tallendava près d'Hell-ville et le Vouririki à l'est. Au pied de ce dernier se trouvent les marais à sangsues dont j'ai parlé dans un précédent rapport. Les autres mornes les plus remarquables sont : les cratères d'Angourou Karani , au nombre de trois, situés sur le plateau incliné qui, de Sakatia , s'élève vers Tan(-Latsak ; puis les cratères d' Ampomboulava, situés

sur le plateau du même nom , à une distance de 5.000 mètres au nord d'Hell-ville. Ces derniers, désignés sous le nom de grand et de petit cratère, sont des puys analogues à ceux de l'Auvergne; sur leurs versants, du côté de l'ouest, on remarque des traces d'anciennes coulées basaltiques s'étendant assez loin dans la plaine d'Ampoinboulava.

Nossi-bé est arrosé par trois grandes rivières principales et par une foule de ruisseaux et de torrents qui parcourent les innombrables ravines dont le sol de cette île est déchiré. Ces trois rivières principales sont : le Djabala, à l'ouest, l'Andrian et l'A nkarankéni à l'est. Le Djabala est le plus important par la longueur de son cours et ses nombreux affluents autant que par son voisinage d'Hell-ville et des lieux où se sont établis les nouveaux planteurs. La mer le remonte jusqu'à 5 kilomètres au delà de son embouchure et le rend navigable, en canot , jusqu'à la propriété Pervillé. Sur sa rive gauche, se trouve la source d'eau thermale sulfureuse dont j'ai fait l'analyse et sur laquelle j'aurai occasion de revenir. Ses affluents principaux sont le Tourtottr qui descend des mornes de Ta1.1«ndava , le Sadjoa qui

Cours d'eau.