Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 138]

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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES MINES

bANS LE NORD DE L'EUROPE.

triques, c'est-à-dire le cinquième de ce qu'elle était au dix-septième siècle. Les ingénieurs de l'État qui dirigent les mines de Falun se sont efforcés, depuis plusieurs années, d'introduire de la régularité dans l'exploitation et de prendre les soins nécessaires pour empêcher de nouveaux éboulements; mais les désastres causés par l'impéritie des anciens sont presque irréparables : une portion notable de la masse cuprifère est à jamais perdue , et les travaux actuels ayant lieu au sein d'une masse disloquée sont entourés de dangers et hérissés de difficultés. Les vices que j'ai signalés comme étant communs à la plupart des exploitations scandinaves se manifestent ici de la manière la plus saillante : au lieu de laisser vides ces immenses excavations dont le simple bon sens devait

de bois on peut abattre un mètre cube de roche quartzeuse cuprifère. D'après M. Leyenflucht, ingénieur à Falun, l'action du feu sur la pyrite massive est un peu

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Vices

d'exploitation.

faire présager l'écroulement futur, il eût fallu nonseulement laisser des piliers, mais établir des remblais ; et comme la portion de stérile qu'on aurait pu séparer à l'intérieur eût été insuffisante, il aurait fallu descendre

Abatage de la

roche cuprifère.

des matières du jour pour servir de remblais, comme on le fait sur quelques mines en France dans l'exploitation des couches de houille puissantes. D'ailleurs, il y a des parties où il pouvait être avantageux d'établir des muraillements , comme on le fait en Allemagne et dans certaines parties de l'Espagne. Aux mines de Falun , pour l'abatage de la roche on emploie concurremment le feu et la poudre , soit dans le percement des galeries , soit dans l'exploitation en chambres : dans le premier cas, on tire d'abord quelques coups de mine , puis on fait usage du bois, que l'on appuie debout contre la paroi que l'on veut abattre. Les résultats de l'action du feu sont variables, suivant la nature et l'état moléculaire des roches. D'après les renseignements qui m'ont été donnés , avec trois stères

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moins efficace que sur le quartz ; ainsi la pyrite ne se fendille que sur une épaisseur de 25 à 3o centimètres, tandis que la roche quartzeuse se détache sur 5o à 55 centimètres. Quand on emploie la poudre dans le percement des galeries, qui ont habituellement 1.'°,8o de hauteur et de largeur, soit 5",24 de section , on consomme de ik,6o à I ',9o, soit en moyenne 11,750 de poudre par mètre

cube de roche massive abattue. Pour l'entretien des outils on emploie 3oo à 400 grammes d'acier, soit en moyenne 55o grammes et une quantité de fer trois à quatre fois plus considérable. La main d'oeuvre coûte 5 à 18 francs par mètre cube, ce qui représente de onze à treize journées d'ouvrier, à f,4o chacune. Dans l'abatage en gradins, les consommations de matériaux ne sont guère que la moitié des chiffres ci-dessus et il en est de même des frais de main-d'oeuvre. Les appareils servant à l'extraction et à l'épuisement Extraction ont été améliorés dans ces dernières années ; le nombre et éPuise'e" des puits qui ont été creusés à différentes époques est de 18 à 20; mais 6 ou 7 seulement sont maintenus en état d'activité : le puits Frédéric, qui est le plus profond, descend à 548 mètres (195 toises de Suède) audessous de la surface, ou environ 250 mètres au-des -

sous du niveau de la Baltique ; il sert à la fois pour l'épuisement et l'extraction. Sur le puits Drottning de la Reine, qui dessert la mine du même tom, l'on voit un tambour conique , sur lequel s'enroule un câble en fil de fer, le long d'une ornière creusée en spirale. On remarque aussi pour le transport des déblais à la surface un plan incliné, soutenu par des poteaux en