Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 115]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

209

DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.

208

MINES DE CUIVRE

Cette dernière richesse est tellement grande qu'on serait tenté de la croire exagérée, si elle ne se trouvait consignée dans un document officiel. Elle tient d'ailleurs à ce que les nodules de minerai massif ont assez souvent

Ex ploila Lion .

de grandes dimensions ; elle tient aussi à la difficulté des transports qui oblige à négliger comme gangue tout ce qui n'est pas extrêmement riche : on ne peut donc la considérer comme une richesse normale. Quoi qu'il en soit, le minerai des Namaquas est aurifère, et de plus il est très-riche en cuivre. Il est facile de comprendre d'après cela comment son exploitation est possible et même avantageuse malgré les difficultés qui l'accompagnent. Des trois difficultés qui avaient été signalées par le

docteur Rykvoet, la première, la dureté des roches dans lesquelles se trouve le minerai, mérite à peine d'être mentionnée. Le plus souvent d'ailleurs les minerais de cuivre sont exploités dans des roches cristallines semblables à celles du Cap. La deuxième difficulté, le manque de bois dans le pays des Namaquas , est beaucoup plus sérieuse ; mais c'est plutôt parce que le bois est rare pour les usages domestiques, que parce qu'il n'y en a pas en quantité suffisante pour fondre le minerai.

Dans son important travail sur la métallurgie du cuivre, M. Le Play a démontré, en effet, que les minerais de cuivre se laissent avantageusement exploiter sur tous les points du globe, pourvu qu'il soit possible de les transporter économiquement dans des fonderies (1). Ci) Description des procédés métallurgiques employés dans le pays de Galles pour la fabrication du cuivre, et recherches

L'expérience est faite dès à présent pour les minerais

de cuivre de Cuba, des deux Amériques et même de l'Australie ou de la Nouvelle-Zélande, qui tous sont traités dans les fonderies du pays de Galles. Des fonderies semblables ont été construites récemment sur quelques points de la France et notamment aux environs de Marseille ; elles traitent non-seulement les minerais de l'Algérie et du bassin de la Méditerranée, mais encore ceux des différentes parties de l'Amérique.

La quantité de minerai de cuivre étranger qui est consommée par ces fonderies, est d'ailleurs très-considérable, même en Angleterre, puisque les 5/6 du cuivre produit dans l'importante usine de Swansea, proviennent de minerais étrangers (1).

Ainsi, il existe dès à présent en France et surtout en Angleterre, des fonderies qui sont intéressées à l'exploitation des minerais de cuivre de toutes les parties du monde, et qui contribuent à la développer. L'ère nouvelle dans laquelle la métallurgie du cuivre vient d'entrer a, sans aucun doute, déterminé l'exploitation récente des mines du cap de Bonne-Espérance, qui, connues depuis longtemps, étaient j usqu' à présent restées stériles. On peut croire aussi que les bénéfices considérables réalisés dans les mines de Burra-Burra en Australie ont appelé l'attention du commerce anglais sur des mines qui ne paraissent pas moins riches et qui sont comparativement rapprochées de l'Europe. On ne saurait donc douter qu'il ne soit avantageux d'exploiter le minerai de cuivre du Cap pour le traiter, non pas

sur les lieux, mais dans les fonderies de France et d'Angleterre.

Toutefois, jusqu'à présent, l'exploitation a été en-

sur l'état actuel et l'avenir probable de la production et du commerce de ce métal; par M. F. Le Play.A anales des mines, A. série, tome XIII, page 5.

(1) Id. Annales des mines, 4' série, tome XIII, page TOME VIII, 1855.

1/1