Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 104]

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MINES DE CUIVRE

NOTICE SUR

LES MINES DE CUIVRE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.

Par M. DELESSE, ingénieur des mines.

Historique.

La découverte des riches gisements aurifères de l'Australie et de la Californie, a généralement surexcité l'esprit d'aventure des mineurs, et dans la plupart des pays peu explorés jusqu'à présent, on s'est mis activement à la recherche de l'or. Au cap de BonneEspérance, cette recherche a été dirigée par le Gouverneur général Darling : elle a fait constater la pré-

sence d'un peu d'or; mais elle a surtout appelé l'attention sur des mines de cuivre qui paraissent avoir de l'avenir. Dès à présent plusieurs rapports ont été adressés au Gouverneur par le Surveyor général M. Charles Bell (i) ; ils contiennent des renseignements intéressants desquels nous allons extraire ce qui concerne plus spécialement la géologie et l'exploitation des mines de cuivre ; nous y joindrons aussi quelques observations que nous avons faites, soit sur les collections du Muséum mises à notre disposition par M. Cor(i) Correspondance upon the subject of the discovery of metals in Namaqualand and by the leasing of lands in that part of the colony (Presented in both houses of Parliament by order of the Lieutenant - Governor, 25 july 1851; CapeTown).

Reports of the surveyor-general Charles D. Bell, esq. , on the copper fields of little Namaqualand and of commander M. S. Nolloth of B. M. S. Frolic on the bays and harbours of that coast. Cape-Town, 1855.

DU CAP DE BONNEESPÉRANCE.

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clier, soit sur les collections que la colonie avait envoyées àl'Exposition Universelle.

On sait depuis près de cent quatre-vingts ans qu'il existe du cuivre dans le pays des Namaquas , au cap de Bonne-Espérance. Avant l'année 1761, le gouvernement hollandais avait même entrepris des recherches à ce sujet, et voici comment s'exprimait, le 4 mai 1762, le docteur C.-C. Rykvoet dans un rapport qu'il adressait au gouverneur Tulbagh « J'ai constaté que le minerai des grandes montagnes de cuivre ne contient » qu'une très-petite quantité de ce métal. » (Le lieu duquel il est ici question , est vraisemblablement Koperberg , qui se trouve à 29° 38' de latitude et à 170 54' de longitude.) « Le minerai de la petite montagne de cuivre qui est située tout près des grandes montagnes (probablement Twefontein , latitude 290 Si', longitude 170 57') con-

tient plus de cuivre. Il serait possible de l'exploiter, s'il y avait de l'eau et du bois dans le voisinage, ce qui n'est pas le cas actuellement. » J'ai examiné aussi le minerai qu'on trouve dans les montagnes, le long de la rivière Orange, et j'ai constate qu'il contient plus d'un tiers de cuivre. » ( Ce minerai est probablement celui de T'Kodasfontein , latitude 28°,31 , longitude 17°. Voir la carte, fig. 9, Pl. H ). Le docteur Rykvoet dit ensuite qu'il existe du minerai de cuivre sur plusieurs points des montagnes du Cap, mais il ne pense pas qu'il y ait lieu d'entreprendre une exploitation de ces mines 1° Parce que les roches dans lesquelles se trouve le minerai sont très-dures ; 2° Parce qu'il n'y a pas dans le voisinage une quantité de bois suffisante pour fondre le minerai ;