Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 99]

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Origine

du manganèse.

GISEMENT DES MINERAIS DE EER

DU NORD ET DE LA BELGIQUE.

particulière, aux minerais d'entre Sambre et Meuse, et on l'a constatée dans beaucoup de minerais appartenant à d'autres époques, notamment dans les pisolithes ferrugineuses du greensand , dans celles du terrain jurassique, etc. L'existence du manganèse dans les minerais serait due à ce qu'en certains points les eaux ferrugineuses auraient rencontré des sources de carbonate de manganèse et déposé par suite un mélange des deux hydrates de peroxyde de manganèse et de fer.

Origine

de la silice.

Origine

des argiles.

Ces mêmes eaux étant chargées d'acide carbonique ont pu renfermer aussi de la silice qui est soluble dans la plupart des acides, et engendrer quelquefois des minerais siliceux comme les encorne de Fraire. Enfin les argiles diversement colorées, rhalloysite les kaolins qui servent de gangue au minerai, peuvent être attribués, suivant l'opinion déjà exprimée par M. Grüner (i), à la décomposition des silicates multiples des terrains anciens opérée sous la double influence des sources d'acide carbonique et de l'oxygène air. La théorie précédente, qui ne s'appuie que sur des

der.

(1) On sait, par les travaux de MM. Ebelmen et Fournet, que les argiles ou silicates d'alumine hydratés résultent de la décomposition lente des silicates multiples des terrains anciens ou ignés, et que cette décomposition doit surtout être attribuée à l'acide carbonique et à l'oxygène de l'air. liais lorsque des sources de bicarbonate ou d'acide carbonique traver-

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données positives et qui est tout à fait conforme à celle admise par MM. Thirria et Griiner (1) , diffère, comme on le voit, de celle qu'a exposée M. Delanoue dans sa notice sur la géogénie des minerais calarninaires de la Belgique (2), dont la conclusion est que les minerais de fer hydratés de la Belgique et de Maubeuge sont peutêtre les chapeaux de carbonates métalliques qui ne seraient eux-mêmes ,que les têtes de filons inférieurs de blende et de galène. Je ne prétends pas nier les résultats des expériences de laboratoire, d'ailleurs fort intéressantes, auxquelles a eu recours l'auteur de cette notice. Seulement les' déductions qu'il en tire ne me paraissent pas justifiées par les faits. Si certains filons de plomb et de zinc sont recouverts de fer hydroxyde s'ensuit-il pour cela que l'existence du minerai de fer

soit un indice de la présence du zinc et du plomb à une plus grande profondeur ? Les gîtes ferrifères de la Belgique les mieux connus sont, au contraire, bien

distincts de ceux où l'on extrait le minerai de zinc. Ainsi à Fraire , à Morialmé , à Florennes , à la Buissière , on ne connaît pas de calamine, et à Philippeville, où la dolomie zincifère et plombifère affleure, on n'exploite pas de minerai de fer. Or si, comme l'a avancé M. Delanoue , les minerais de fer hydratés n'é-

taient en quelque sorte que les chapeaux de filons de blende et de galène, on devrait rencontrer ces minéraux dans la plupart des gîtes ferrugineux, tandis que

sent ces mêmes terrains, leur effet doit être semblable et même

ce fait est loin d'être général en Belgique, et qu'en France aucune découverte semblable n'a encore été faite. Nous pensons donc que la formation des mine-

formés sous l'influence de sources semblables. (Grûner, Mémoire sur le gisement, l'âge et le mode de formation des minerais de manganèse des Pyrénées (Annales des mines, &série, t. XVIII, p. 85).

Mémoire sur les minerais de fer de la Franche-Comté et du Berri ; par M. Thirria (Annales des mines, lie série, tome XLX, page 65). Grüner (Mémoire déjà cité, page 75). Annales des mines, tome XVIII, page à55.

beaucoup plus énergique. C'est ainsi qu'il a dû se produire des hydrosilicates d'alumine partout où des sources de bicarbonate de fer, de manganèse, de magnésie, se sont échappées des terrains anciens... Les kaolins eux-mêmes furent peut-être

TOME VIII, 1855.

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