Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 60]

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MACHINE A FORER

LES TUYAUX EN PIERRE.

pratiquées dans l'embase en fonte, au moyen de vis de

coulisses de l'embase en fonte. Ces mordants enlèvent toute la partie quarrée de la pierre sur une profondeur de 5 à G centimètres, et l'arrondissent régulièrement ; -par ce moyen, la feuillure nécessaire pour l'emboîtement des corps de tuyaux se produit d'elle-même. Pour façonner l'autre extrémité des tuyaux formant manchon, on remplace les mordants par un alésoir en fer et acier qui élargit l'ouverture de G centimètres, et donne une partie femelle de même profondeur que la partie mâle du tuyau. Au moyen de cette machine très-simple, on obtient des tuyaux en pierre percés très-régulièrement, formant

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rappel ou de clefs X, ce qui permet de varier le diamètre des feuillures que l'on veut pratiquer à l'extrémité des tuyaux suivant que le besoin l'exige. La caisse est en chêne et double ; la première ou caisse extérieure supporte l'engrenage qui la commande et est suspendue par une bride en fer Y qui tourne sur la tête d'un boulon Z. La partie en dessous de l'engrenage est cylindrique ; elle roule contre des galets en fonte N, retenus par des consoles mobiles en fer ; cette caisse est suspendue à un centimètre au-dessus de la plate forme AB, sur laquelle elle ne porte nullement, si ce n'est ce qui évite entièrement le frottement, sur la tête des boulons ; cette caisse est cerclée en fer ; un de ses côtés s'ouvre au moyen de charnières et de crochets, afin de donner la facilité d'introduire dans

l'intérieur la seconde caisse qui contient la pierre à percer. Il y a entre les deux caisses assez de jeu pour que la

seconde puisse glisser librement dans la première. La

caisse intérieure ainsi que la pierre qu'elle contient pèsent de tout leur poids sur la mèche ; ce poids suffit pour que la pierre se perce assez promptement. Cette machine peut être mue, soit à bras d'homme, soit par un manége , un cours d'eau ou une machine à vapeur, imprimant un mouvement de rotation au pignon en fonte, qui commande un engrenage conique; la roue horizontale porte à son pourtour d'autres dents verticales qui commandent les quatre autres roues. Les tambours ainsi mis en mouvement, le transmettent aux pierres placées dans les caisses intérieures, lesquelles descendent à mesure que le forage se fait, jusqu'à ce que les pierres soient percées sur toute leur longueur. Alors la pierre porte sur les mordants V placés dans les

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manchon d'un bout, et de l'autre présentant la partie qui doit pénétrer dans ce manchon ; on peut percer des

tubes de tout diamètre intérieur, ainsi que de toute longueur, en variant les dimensions des caisses. Ces tuyaux peuvent remplacer avec avantage et économie ceux en fonte et en terre cuite pour les conduites d'eau, pour les fontaines, conduites de gaz pour l'éclairage, conduits d'air, conduits de lieux d'aisance, ainsi que pour le drainage; ces tuyaux se scellent au moyen de ciment hydraulique, et, par leur forme quarrée , ils offrent une bien plus grande solidité et sont beaucoup plus faciles à poser que les tubes ronds en fonte ou en

terre cuite. De plus, ils offrent une grande économie de prix sur ceux en fonte d'épaisseur ordinaire, tout en possédant une solidité presque égale. Ils ont, en outre, l'avantage immense de n'avoir aucune action sur les eaux chargées d'oxyde de fer et de

carbonate de chaux, qui se déposent dans les tuyaux de fonte, et finissent en très-peu de temps par obstruer entièrement les conduites, ainsi qu'on l'a éprouvé dernièrement encore dans les conduites d'eau de la ville de Grenoble. On sait que cet inconvénient a conduit à