Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 47]

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TRAITEMENT DES MINERAIS ARGENTIFÈRES

EN BOHÈME.

opération devint superflue, les procédés mécaniques fournissant à l'usine des minerais réduits en particules

renferment encore 15/100 de l'argent contenu dans le minerai brut. Ces essais, plusieurs fois répétés, prouvent qu'en opérant à une température supérieure à 4o° C. on pour-

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suffisamment tenues.

II. Solution. La solution se fait dans des vases en bois. Des portions de minerai grillé du poids de 37 1/2 livres (20 ki-

logrammes, correspondant à 1/2 quintal de minerai brut) sont traitées par de l'acide sulfurique étendu, à une température de 400 C., qu'on produit par l'introduction de vapeur d'eau. Le résidu est lavé lorsque l'action de l'acide a été prolongée pendant cinq heures.

L'emploi préalable de l'acide sulfurique a pour but d'éloigner le nickel et le cobalt, et de préparer l'argent, insoluble dans l'acide sulfurique étendu, à subir l'action subséquente de l'acide nitrique. On décante, après cinq heures, la solution de nickel et de cobalt sulfatés; puis on soumet le minerai à l'action de l'acide nitrique étendu, chauffé aussi à 40° C. au moyen de vapeur d'eau.

L'acide attaque énergiquement l'argent en développant

des vapeurs rouges intenses. Ce dégagement de vapeurs cesse après quatre ou cinq heures, quoique la solution soit encore fort acide, preuve qu'elle contient tout l'argent que l'acide peut dissoudre à une température de 4o° C. : on lave alors le résidu avec de l'eau

chaude jusqu'à ce que l'eau de lavage ne contienne plus aucune trace d'argent ou de nickel. Lorsqu'on échauffe jusqu'à l'ébullition, l'acide qui a cessé d'agir à une température de 400 C., et les résidus sur lesquels il a exercé son action, on voit encore se dégager des

vapeurs rouges qui prouvent que l'acide continue à opérer sur un reste d'argent et de nickel, et l'argent contenu dans les résidus se réduit jusqu'à 11/20o, tandis

que les résidus obtenus à une température de 40° C.

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rait, sans employer plus d'acide, obtenir une plus grande quantité d'argent. Les vases de bois, dans lesquels on opère, absorbent

une certaine quantité de solutions argentifères. J'ai analysé la cendre de deux pièces de bois provenant d'un vase composé de quatorze de ces pièces. J'ai trouvé

1/2 loth (8g,75) d'argent, ce qui porte à croire que le vase entier, y comprise la pièce du fond, a absorbé près de 4 loths (70. grammes) d'argent métallique. Il serait facile de retrouver cet argent en réduisant en cendre les vases endommagés et en lavant la cendre

avec de l'eau chaude, qui laisserait un résidu trèsargentifère qu'on ferait passer par les mêmes opérations que le minerai grillé.

Il est d'ailleurs probable qu'en faisant agir l'acide nitrique à une température plus élevée, on obtiendrait la même quantité d'argent en moins de temps et avec une moindre consommation d'acide.

III. Précipitation de l'argent. L'acide nitrique, après avoir agi sur le minerai grillé et traité par l'acide sulfurique, tient en dissolution de l'argent, du nickel, du cobalt, une petite quantité de fer et de l'acide arsénique. L'argent se précipite à l'état de chlorure par l'emploi du chlorure de sodium, et l'on peut accélérer considérablement cette précipitation en agitant la solution, au moyen d'un disque de bois percé de plusieurs trous et fixé 'au bout d'un manche. On décante, au moyen d'un siphon, la solution de nickel au

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