Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 45]

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EN BOHÈME.

TRAITEMENT DES MINERAIS ARGENTIFÈRES

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était soluble dans une solution chauffée de sel marin, et M. Augustin, employé des mines du pays de Mansfeld , NOTICE SUR LE TRAITEMENT DES MINERAIS ARGENTIFÈRES RICHES DE JOACHIMSTHAL EN BOHÈME.

a ensuite utilisé ce fait pour l'extraction en

grand de l'argent. Comme on n'ajoute pas d'abord le chlorure de so-

Par M. ADOLPHE PATERA,

dium aux minerais, qui doivent être préparés pour l'amalgamation au moyen du grillage, et qu'il s'agit

Professeur adjoint à l'École impériale des mines de Pzibram.

dans cette opération de convertir d'abord en sulfates les

J'ai fait, il y a déjà plusieurs années, des expériences sur la manière de traiter, avec le plus d'avantage possible , les minerais argentifères riches trouvés récem-

ment dans les mines de Joachimsthal. Le but primitif de ces expériences était d'enlever à ces minerais la totalité de l'argent qu'ils renfermaient ; et à cet effet j'avais employé la méthode d'extraction. J'ai cherché depuis à extraire, en même temps que l'argent, le cobalt et le nickel. Mes travaux, conduits sans interruption, m'ont permis de constater que la méthode employée présen-

tait, sous tous les rapports, des avantages incontestables pour l'extraction en grand de l'argent, ainsi que du cobalt et du nickel contenus dans les minerais de Joachimsthal.

On sait, d'après les recherches de Karsten , qu'une partie de l'argent renfermé dans les minerais grillés avec du chlorure de sodium, pour être soumis ensuite

à l'amalgamation, passe à l'état de chlorure. Par la suite, Gmelin et Rivero ont proposé d'employer l'ammoniaque à la place du mercure pour extraire le chlorure d'argent ; néanmoins on n'a pas employé ce pro-

cédé, si ce n'est en France. Wetzlar a découvert au commencement de ce siècle que le chlorure d'argent

sulfures métalliques, M. Ziervogel s'abstint complétement de l'usage du chlorure de sodium, et se borna à dissoudre dans l'eau le sulfate d'argent produit par le grillage, et à précipiter le métal lui-même au moyen de lames de cuivre. Aucune des méthodes que nous venons de citer ne pouvait être appliquée aux minerais récemment découverts à Joachimsthal, et renfermant 5 marcs d'argent par quintal (2 1/2 p. oo), et en outre 5 à 10 p. ioo de cobalt et de nickel. La méthode de M. Augustin était défectueuse, à cause du déchet d'argent considérable qui a lieu par le grillage avec du chlorure de sodium ; celle de M. Ziervogel n'était pas applicable non plus, les minerais à traiter renfermant une grande proportion

d'arsenic, et donnant par le grillage de l'argent arséniate, insoluble dans une solution de sel marin. La méthode proposée par Gmelin et Rivero n'ayant pas encore subi d'épreuve pratique décisive, n'a pu non plus trouver d'emploi pour les minerais de Joachimsthal.

J'ai commencé mes expériences en traitant l'argent sulfuré antimonié, qui est le minerai le plus riche, par une solution de sulfure de sodium. Mon intention était de dissoudre le sulfure d'arsenic et de précipiter l'argent à l'état de sulfure pulvérulent, puis de changer le sulfure d'argent en chlorure par l'emploi d'une solution de cuivre chloruré, enfin d'extraire le chlorure d'ar-