Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 310]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

6o4

BULLETIN.

BULLETIN,

sur l'existence de terrains aurifères dans la province de Fernambouc (Brésil). Vers la fin du mois d'octobre dernier, une compagnie de Rio aVait fait explorer les terrains situés dans la province de Maragnan , entre les rivières Turry, Assit et Gurupy, que l'on sup pose renfermer des gisements aurifères. La commission qu'elle avait expédiée est déjà revenue à Saint-Louis, après avoir ter-

miné l'examen dont elle était chargée. Les résultats obtenus seraient magnifiques ; l'exploration n'avait rencontré aucun obstacle, et ces nouvelles mines surpasseraient de beaucoup en richesse toutes celles découvertes jusqu'à ce jour. Voici, au surplus, l'extrait du rapport de la commission, que j'emprunte à un journal de la localité. Les mines visitées sont connues sous les noms de D. Francisca , Monte-Christo et n'ab; elles paraissent d'une richesse égale. Les terrains sont composés d'un mélange de quartz et de schiste liés ensemble par une argile ferrugineuse. Les terrains parcourus par la commission n'étaient pas défrichés; mais partout où elle a pu observer, elle a rencontré la couche aurifère à une profondeur de deux palmes (50 centimètres environ) et sans aucune interruption. Il ne lui a pas été possible de déterminer, dès aujourd'hui , l'étendue des

couches, mais elle pense que tout le pays situé entre les rivières Gurupy et Maracassumé contient des gisements dont la source serait sans aucun doute dans la Serra Catharina , communément appelée Serra de Aricambà (habitée encore par

des Indiens sauvages), et où elle suppose l'existence d'une grande quantité d'or. Le manque d'eau ne rendrait l'exploitation possible qu'à l'époque des pluies ; cependant l'on pourrait obvier à cet obstacle en reliant le Gurupy au Maracassumé par un canal dont le creusement ne parait présenter aucune difficulté sérieuse. La commission a transmis en même temps à Rio des échan-

tillons de l'or qu'elle avait recueilli ; il était d'un titre trèspur, et, par la grosseur des pépites, dénotait des veines d'une richesse extraordinaire. Reste la question de savoir jusqu'à quel point ces détails sont exacts , mais la vérité sera bien vite connue. (Extrait d'une dépêche de M. DURAND DE SAINT-ANDRÉ,

consul de France à Fernambouc, le janvier 1855.)

6o5

Lettre de M. Arnoux, missionnaire apostolique

dans l'Ancienne-Cochinchine, à MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont (1). Quang-ngai en Moyenne-Cochinchine., 25 février 1855.

Vers la fin de l'année 1855, j'ai eu l'honneur de vous faire pari

comme de coutume de mes petites découvertes scientifiques dans ce pays. Je vous ai parlé alors de la métallurgie de l'or et du fer chez les sauvages à, l'ouest de la Cochinchine,

puis d'un silicate et d'un sulfure de zinc trouvés dans ce royaume à la province du Qu'ang-nam. Actuellement, je vais

continuer à relater les divers renseignements que j'ai pu prendre, soit en minéralogie, soit en géologie, pendant le courant de l'année 1854 , en même temps que je recueille quelques échantillons que je vous adresse. Je voudrais pouvoir vous envoyer quelque chose d'un peu plus intéressant, mais je vous prie, messieurs, de vous rappeler que je suis en pays ennemi , où il n'y a pas moyen aux Européens de se produire au dehors sans s'exposer à une mort certaine ; veuillez ne (1) M. Arnoux annonce qu'il a envoyé, en outre, par la voie ordinaire du commerce, des caisses contenant les minéraux qu'il décrit et qu'il destine aux collections de l'École des mines.

L'impossibilité pour les Européens de faire des excursions même à une petite distance, a ernpèché M. Arnoux d'étudier la géologie de la partie de la Cochinchine qu'il habite. Les minéraux qu'il a décrits dans sa lettre lui ont été presque tous remis par des habitants du pays, qui lui ont du reste fait connaltre la position exacte des lieux d'où ils proviennent. La réunion de ces minéraux n'en est pas moins très-intéressante. Ils peuvent jusqu'à un certain point suppléer aux documents géologiques par la relation qui existe entre les minéraux et leur gisement. Il résulte de leur étude que les environs de Quang-ngai, jusqu'à une assez grande distance, appartiennent aux formations distinctes situées aux deux extrémités de l'échelle géologique, à savoir des terrains anciens, des terrains tertiaires et des terrains d'alluvion, Les minéraux décrits par M. Arnoux qui appartiennent au premier de ces terrains sont

Le kaolin, d'un, beau blanc et très-propre, d'après la description que donne ce jeune missionnaire, à faire de la porcelaine de belle qualité.

De la pyrite de fer, du sulfure d'antimoine, du sulfure de zinc, du fer oligiste, du fer oxydulé magnétique, du fer oxydé rouge , de l'hématite brune et du graphite. Ce dernier minéral est, d'après la description de M. Arnoux, à texture schistoïde ; il est mème associé à une roche schisteuse noire assez