Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 289]

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MINES D'ANTHRACITE

DU BASSIN DU DRAC.

par un système de plans inclinés automoteurs où les wagons pleins remonteraient les wagons vides. Ces

le prix minimum actuel est de 13 francs ; or, dans l'état présent de la consommation, on peut déjà s'at-

plans inclinés pourraient se développer jusqu'à Champ, à 1 kilomètres de Grenoble, non loin du confluent du

tendre incontestablement à avoir à transporter plus de

Drac et de la Romanche ; au delà la voie serait tout à fait en plaine et n'aurait qu'une pente de 1/2 centimètre par mètre. Le deuxième tracé remonterait la vallée de NotreDame- de-Vaux, franchirait le col peu élevé qui sépare cette vallée de celle de Laffrey et à partir de là descendrait, par des plans inclinés , sur Mésage ou Vizille; on suivrait ensuite la Romanche et le Drac. De ces deux tracés, le premier nous paraît bien préférable sous tous les rapports. Il exige moins de travaux d'art et se prête plus aisément à la construction de plans automoteurs ; enfin, et c'est là une considération décisive, il se concilie beaucoup mieux avec le développement que , dans l'avenir les exploitations prendront nécessairement dans le sens de l'inclinaison générale des couches, de l'est à l'ouest. ,,AIrIs'çudoeon?Quels seraient les frais d'établissement et d'exploiMZ" premier tation dans le premier tracé , le seul que je croie utile d'examiner ici ? Les études que j'ai faites sur ce point n'ont pu être assez approfondies pour me permettre

Il est facile de calculer quelle serait l'économie obtenue dans l'hypothèse, assez probable d'après ce qu'on a vu dans la première partie de ce mémoire, où la consommation viendrait à s'élever à 100.000 tonnes par an. Sur ce chiffre, Grenoble et les marchés qui y abou-

de donner des chiffres très-approchés. J'ai lieu de penser toutefois que l'on pourrait ne pas dépasser une dépense de 9o. 000 francs par kilomètre, soit 5 millions 1/2 pour le parcours total, capital dont l'intérêt annuel

serait, à 5 p. ioo, de 175.000 francs. En évaluant à 125.000 francs les frais d'entretien et d'exploitation, pour un tonnage de 5 à 4 millions de quintaux métriques, on arrive à une dépense annuelle de 3oo.000 fr. D'après cela, on voit que 5o. 000 tonnes par an seraient transportées à raison de Io francs par tonne, tandis que

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3o. 000 tonnes.

tissent absorberaient environ Su. 000 tonnes ; l'augmentation des frais d'exploitation serait d'ailleurs peu considérable; en sorte que le taux du transport descendrait

à 4 francs ou 4 fr. 5o centimes. Bien avant d'atteindre cette limite, la presque totalité des menus trouverait un débit assuré, à la faveur d'une différence établie entre

leurs prix de vente et les prix de vente des charbons durs (1). de On voit par ce que nous venons de dire de quelle la Importance question de l'éd'un importance est, au point de vue de l'avenir des mines tablissement chemin de fer le bassin du du Drac et des intérêts des consommateurs, la ques- entre Drac ut Grenoble. tion de l'amélioration ou pour mieux dire de la transformation des voies de transport. Cette question mérite d'être dès à présent étudiée de la manière la plus sérieuse. Les propriétaires de mines d'anthracite ne doivent pas perdre de vue que l'achèvement prochain du chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble et le prolongement très-probable de cette voie jusqu'à SaintÉtienne, en ligne directe, amèneront les houilles de la Loire aux environs de Grenoble à des prix beaucoup moins élevés qu'aujourd'hui. Or chacun sait que

i) Au besoin, on aurait recours à des procédés d'agglomération analogues à ceux que l'on suit pour les houilles menues de la Loire.