Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 277]

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Pointe d'Ampouliang.

DÉCOUVERTE DE LIGNITE

noire et schisteuse ; elle alterne avec des couches marneuses rougeâtres. Le lignite forme d'ailleurs des veines minces, mais assez nombreuses, qui sont dans le grès et dans les couches d'argile schisteuse. M. Janet a encore exploré la pointe d'Ampouhang

dans laquelle il n'y a trouvé qu'un lignite terreux,

schistoïde ou seulement du schiste imprégné de matière charbonneuse. Qualité du lignite. Une petite quantité du lignite de la pointe d'Angadouka ayant été exploitée par M. Janet, une commission présidée par M. Lombardeau , s'est réunie à Hell-Ville ,

le 26 septembre i855, aux forges de la direction des travaux, pour faire un rapport sur la qualité de ce lignite et sur les usages auxquels il pouvait être em-

ployé dans l'industrie. L'étude minéralogique du lignite d' Angadouka montre

qu'il a une cassure brillante, un éclat vitreux et une

couleur noire. Sa couleur est moins foncée que celle de

la fouille, et il est aussi plus léger. Il est feuilleté,

fibreux, quelquefois compacte. Il s'agglomère par la calcination. On y distingue très - bien les fibres et la structure du bois. Il contient même des empreintes de végétaux fossiles : toutefois ces végétaux ne sont pas des fougères comme dans la houille et dans les roches du terrain houiller, mais ce sont des dicotylédones, peut-être même des conifères. Le combustible de la côte occidentale de Madagascar présente donc bien tous les caractères du lignite ; les officiers qui ont exploré son gisement pensent, de plus, qu'il est plus ancien que le terrain tertiaire et qu'il appartient au terrain secondaire. Quelques essais ont du reste été entrepris pour rechercher si ce lignite pouvait être employé dans les arts. Avec 31,500 du lignite d'Angadouka, on a forgé en

SUR LA CÔTE DE MADAGASCAR.

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quatre chauffes un mors de tenaille. Ce lignite adonné une fumée grise très-abondante, une odeur bitumineuse; il a brûlé avec une flamme très-longue et très-blanche, en dégageant beaucoup de chaleur. Il ne s'est pas agglu-

tiné et il n'a pas formé voûte autour de la tuyère; il serait donc peu propre au travail de la forge. Lorsqu'on a cessé de faire aller le soufflet, il a continué à brûler avec beaucoup de vivacité. Il a donné peu de scories et sa cendre était blanchâtre. Un essai comparatif a été fait avec 41,500 de houille maréchale qui ont servi à forger en quatre chauffes et dans le même temps un mors de tenaille identique au premier. La houille maréchale a donné une fumée plus blanche; la flamme est venue plus lentement et elle était moins longue et moins blanche. La houille s'est agglutinée autour de la tuyère ; niais la quantité de scories et de cendres était à peu près la même. Un essai du lignite d'Angad.ouka , fait au laboratoire de l'École des mines sous la direction de M. Rivot , a donné la composition suivante : Carbone fixe. Matières volatiles. Cendres

. .

0,Lti8 0,542 0,040

1,000

Le lignite de Baratoubé était beaucoup plus impur que celui d'Angadouka ; il renfermait : Carbone Matières volatiles. Cendres

. .

0,562 0,192 0,2116

En résumé, les explorations faites jusqu'à présent montrent qu'il existe sur la côte occidentale de Madagascar et à Nossi-Bé un terrain formé de grès et d'argiles schisteuses qui contient des veines de lignite ; ce lignite a

surtout été observé à la pointe d'Angadouka et dans la