Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 158]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DU DRAINAGE, DANS SES RAPPORTS

AVEC LA MÉTÉOROLOGIE ET LA GÉOLOGIE.

ici le résumé des études que nous venons d'exposer

de l'eau pure, tandis que dans la première moitié de l'année où la terre est plus froide que l'air, l'évaporation de la terre reste très-notablement inférieure à la vaporisation de l'eau pure. L'évaporation de la terre devient même négative dans certains cas ; c'est-à-dire que le sol refroidi provoque la condensation des vapeurs d'eau atmosphériques. C'est ainsi que dans les mois de fréquentes alternatives de gelées et de pluies, la filtration peut dépasser la dose d'eau pluviale. Les observations de

336

dans les pages précédentes. Résumé.

Le but du drainage est de supprimer les eaux stagnantes que les pluies accumulent sur les terrains imperméables privés de pente, et les eaux torrentielles qui corrodent les terrains argileux inclinés. Le drainage rend possible , ainsi , la culture des plantes fourragères améliorantes, régularise le régime des eaux courantes, et fait naître des sources. Les conditions météorologiques sous lesquelles s'exécute le drainage anglais, se rapprochent de celles du bassin de la Seine que M. Martins nomme climat séquanien. L'examen attentif des observations, la comparaison que nous en avons faite à l'aide de nos tracés graphiques, montre que les résultats obtenus en Angleterre par Charnock , Dickinson et Dalton sur l'évaporation et la filtration des eaux pluviales, n'ont que des divergences apparentes, et que ces phénomènes suivent des lois régulières en harmonie avec la distribution des pluies.

Les pluies d'été sont accompagnées de la plus forte évaporation et de la moindre filtration ; les pluies d'hiver font naître une moindre évaporation et une filtration plus abondante. Le tracé de la courbe d'évaporation de la terre saturée d'eau de Charnock , montre de quelle manière devrait être distribuée une pluie quotidienne pour ne faire naître aucune filtration. Cette courbe très-rapprochée de celle d'évaporation de l'eau pure pendant l'été, est

357

Dickinson, en Angleterre, celles que nous puisons chez M. de Courcy , en France, offrent des exemples de ce phénomène.

La filtration est d'autant plus abondante que la masse d'eau pluviale tombe dans un espace de temps plus court. Certaines journées très-pluvieuses, pendant

la durée d'un mois, peuvent donner des filtrations, quoique la pluie du mois soit inférieure à la dose totale d'eau évaporée dans un sol saturé. Par suite, la courbe qui trace les filtrations dans le sol est inférieure à la courbe d'évaporation de la terre saturée. Dès

que la courbe d'évaporation de la terre pénètre dans la courbe des eaux pluviales , les filtrations doivent naître. En Angleterre, la courbe d'évaporation de la terre de Dalton peut servir à déterminer, sous le climat de la Tamise, et sur une distribution de pluie donnée,

la possibilité et même la quantité des filtrations. Ce procédé graphique détermine exactement les périodes

aussi la limite ou l'asymptote des évaporations de la terre observées par Charnock , par Dickinson et par Dalton. La radiation du sol explique comment, dans certaines

de filtration principales dans les années d'observations de Charnock et de Dickinson. La similitude des courbes d'évaporation de Montmorency et de Troyes (i) , relatives à l'eau pure et au

parties de l'année, la courbe d'évaporation de la terre humectée par la pluie, dépasse la courbe d'évaporation

(i) Les éléments servant à construire ces courbes par notre méthode Ont été puisés dans le Traité d'agriculture de M. de