Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 148]

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AVEC LA iVIETEOROLOGIE ET LA GÉOLOGIE.

DU DRAINAGE , DANS SES RAPPORTS

On voit de suite apparaître cette loi remarquable Dans le midi, la ruasse d'eau pluviale que l'évaporation n'absorbe pas et qui s'écoule sous forme de filtration continue, ou sous l'aspect de cours torrentiel et dévastateur, est bien plus grande que dans le nord. Mais quelle est la part de la filtration ? De tous les

cours d'eau que nous venons de passer en revue, le Verdon est celui que les neiges éternelles influencent le moins, celui dont les eaux, ordinairement limpides, annoncent l'absence des orages si fréquents vers les

sources du Var ou de la Durance, et la présence de sources régulières. TERRAIN

TERRAIN

DOSE

imperméable.

perméable.

des pluies.

kit. quarrés. kiL queues.

kil. quarrés.

ruillimêtres.

1.421.43

600

BASSIN DU VERDON

Lias

Calcaire, à Chamas.. . Craie.

Tertiaire Alluvion.

62.25

62,25 1.424,43 104 337,32 20

404

2.243

303,57

Rapport

337,32

3

20

1.444,43 5

BASSIN DE LA DURANCE AVANT LE CONFLIT NT DE VERDON.

Primitifs

135

Lias

Calcaire, à Charnus. Craie.

Tertiaire. Alluvion

.

.

.

5.277 760 1.378 1.080 200

8.840

135 5.277

100 à 120 760(a)

594 550

784 540 200

6.556

2.234

(a) Dans cet ensemble igure la partie du terra n perméable du massif de Ventoux et Lure qui est placée sur le bassin de la Durance, à partir des rives du Largue.

L'étiage d'été dans le Verdon est de o mètres cubes

par seconde, celui d'hiver étant d'environ 15 mètres cubes, tandis que dans la Durance, l'étiage d'hiver est

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de 65 mètres cubes, d'après les évaluations les plus rationnelles basées sur l'étiage d'hiver mesuré à Mirabeau, de So mètres cubes par seconde, sur le Verdon et la Durance réunis. Le produit des sources du Verdon correspond, pendant l'étiage d'été, à une surface de terrain perméable de 144 kilomètres carrés pour un mètre cube par seconde. Surface de terrain perméable dans la Durance, 55 kilomètres carrés pour un mètre cube par seconde. Dans le régime du Verdon, la filtration produite

d'une même étendue de terrain perméable, offre le débit d'un volume d'eau beaucoup moins considérable que dans la Durance. Il y a en effet dans le régime de la Durance l'influence de la fonte des neiges qui se liquéfient en hiver au pied des montagnes, jointe

à l'effet d'une plus grande abondance de pluies, et à celle aussi du produit des filtrations considérées dans leur étiage d'hiver supérieur à celui d'été. Les choses en sont à ce point que les eaux de filtration dans la Durance représentent, en moyenne, près de goo millimètres absorbés par la surface perméable, tandis que dans le bassin de la Seine , nous trouvons six fois moins, absolument comme les débordements de la Seine n'étant que quinze fois le volume d'étiage, les crues torrentielles de la Durance représentent jusqu'à cent fois l'étiage. Pour le Var, les excès signalés par la Durance sont encore plus prononcés.

Ainsi dans la Durance, dans le Var, les eaux torrentielles dues aux terrains imperméables, comme les eaux d'étiage dues aux filtrations des sols perméables, sont de beaucoup et beaucoup supérieures aux produits correspondants du bassin de la Seine. Mais le Verdon est dans des conditions tout à fait comparables à celles du bassin de la Seine ; des deux TOME VI, 1854.