Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 54]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

94

DANS 1.18 TRAVAUX D'UNE MINE DE VER.

EXPLOSION D'HYDROGÈNE CARBONÉ

95

ment elles sont fortement relevées aux affleurements, mais de nombreuses dislocations y existent ; tantôt ce RAPPORT SUR UNE EXPLOSION D'HYDROGÈNE CARBONÉ DANS LES TRAVAUX D'UNE MINE DE FER. Par M. CASTEL, ingénieur des mines.

Un phénomène fort singulier dans une mine de fer, et dont aucun antécédent soit dans la mine même, soit dans le terrain qui la renferme, ne pouvait faire soupçonner l'apparition, s'est produit le 15 novembre 1855, dans la mine de la Voulte ; un dégagement de gaz hydrogène carboné naturel y a donné naissance au feu grisou, et a occasionné pour quelques ouvriers des brûlures, heureusement sans gravité. Afin de rendre bien compte des circonstances de l'accident, il est nécessaire d'entrer ici dans quleques détails sur la position de la mine de la Voulte. La couche de minerai de fer est comprise au milieu

des marnes noires rangées dans la formation oxfordienne par tous les paléontologistes, qui y ont reconnu de nombreux fossiles caractéristiques de cet étage ; elle diffère sous ce rapport de la couche de Veyras, beaucoup plus rapprochée du lias supérieur, et qui correspond pour les fossiles à l'argile de Dives. Ce dernier terrain manque à la Voulte , et le terrain jurassique infé-

sont de simples coupures, tantôt ce sont des failles acccompagnées de rejets ; ceux-ci sont quelquefois trèsconsidérables, et il arrive que les deux portions voisines de la couche prennent des inclinaisons notablement dif-

férentes, comme si la force de soulèvement avait agi latéralement , et beaucoup plus fortement sur certains points que sur d'autres ; enfin , vers le nord, les dislocations ont fait disparaître une portion notable du gîte. L'inclinaison de la couche de minerai est variable ; fortement relevée à l'affleurement, elle prend dans la profondeur une pente de 15 à 20 degrés. Cette couche, exploitée depuis une trentaine d'années, a été d'abord attaquée à la surface ; mais peu à peu

les travaux se sont approfondis, et dans ces derniers temps notamment, en même temps que l'on exploitait la partie supérieure, on a poussé dans la partie inférieure des travaux de reconnaissance de manière à délimiter parfaitement la partie exploitable. C'est dans un travail de ce genre que l'accident qui nous occupe est arrivé.

La galerie Dumas, située à ioo mètres au-dessous du niveau de l'usine, suivant l'inclinaison, était arrivée. à l'ouest à un point où la couche de minerai disparais-

sait complètement; on l'y avait arrêtée, et l'on avait

rieur n'y a qu'une faible puissance ; les marnes sont

commencé à l'extrémité une galerie à mi-pente destinée à suivre la limite de la couche jusqu'à la galerie horizontale immédiatement supérieure , située à 20 mètres

presque immédiatement superposées aux micaschistes, en stratification discordante. A cause de cette circonstance, les soulèvements qui ont relevé les micaschistes se sont fait sentir très-énergiquement dans les couches oxfordiennes. Non-seule-

au-dessus de la galerie Dumas. ,La percée n'était pas encore faite, le courant d'air manquait dans l'espèce de cul-de-sac formé par cette galerie de reconnaissance ; mais à une petite distance dans la galerie Dumas, une galerie montante établissait un airage excellent, et