Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 316]

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résultat qu'avec le fer. Avec le carbonate de soude, j'ai obtenu un précipité blanc, et cette couleur a été permanente; j'ai obtenu le même précipité avec la potasse caus-

elles sont d'un seul bloc de bois ; une coupe verticale donne Les sauvages exécutent ces lavages cette figure-ci :

tique, mais ce précipité s'est redissous clans un excès d'alcali. Je n'ai pas produit d'autres réactions, parce que je n'ai pas

d'autre réactif, et d'ailleurs c'était inutile, puisque, d'après

tous les indices que je viens de donner, il résulte assez clairement que la pierre-charbon des Annamites est la blende ou zinc sulfuré.

Voici ce que l'on m'a dit de l'endroit d'où l'on a extrait ces

minéraux :

La montagne qui contient la pierre à zinc (silicate) est assez grande et élevée ; la mine est mêlée par moitié d'autres pierres. Cette montagne est située à peu près à la latitude de la ville, chef-lieu de la province, plutôt cependant au nord qu'au sud, et à 18 lieues environ de la mer. La pierre noire (sulfure) est tirée d'une montagne un peu plus petite, située à Nông-sôn, latitude un peu sud de la ville, chef-lieu, à 15 ou 16 lieues de la mer ; les deux endroits appartiennent à une même chaîne de

montagnes, laquelle s'é,tend sur les bords de la rivière

qui

arrive au chef-lieu de la province , et qui de là, coule en partie par un canal à Touranne, et en partie au grand port au sud de Touranne. Ces mines sont inexploitées. Il est très-probable que cette chaîne de montagnes renferme d'autres minéraux métallifères , soit du même métal encore, soit aussi du plomb et de l'argent, comme vous le concevez vous-mêmes mieux que moi. Un pareil gîte métallifère devient intéressant; aussi je ferai tout ce que je pourrai pour en obtenir d'autres minéraux extraits sur différents points de ces montagnes; et selon que les circonstances Inc le permettront, j'en ferai la reconnaissance pour vous en faire part comme de coutume, toujours heureux de pouvoir vous offrir ainsi , messieurs, un faible gage d'affection et de reconnaissance. Actuellement que je me trouve relégué dans un réduit obscur comme dans une étroite prison , par suite de la persécution ; je vais mettre à profit les quelques loisirs qui me sont donnés pour vous dire un mot de la métallurgie des sauvages à l'ouest de ce royaume. Toute leur métallurgie se réduit à faire des lavages d'or et à fabriquer du fer. Lavage de l'or Les lavages d'or se font au moyen de sébilles circulaires de çhez les sauvages. 50 centimètres de diamètre sur 10 de profondeur au

pendant deux ou trois mois par au, lorsque les eaux sont basses Ils puisent le sable au milieu de la rivière, aux endroits

où il se trouve des roches dépassant le niveau de l'eau. Ils disent avoir trouvé parfois d'assez gros grains , mais je n'en ai pas vu ; je n'ai vu que de petites paillettes. Tout l'or des sauvages passe chez les Laociens ; il sert uniquement à acheter des buffles : le prix d'un buffle revient à peu près à 80 francs, prix de l'or en France : pour ces pays-ci, c'est excessivement cher. Du Laos, l'or passe sous le titre de tribut au roi de Siam. J'ai vu quelques rivières où l'on exécute des lavages d'or, mais il en est bien d'autres où je n'ai pas été.

Le traitement de la mine de fer se fait seulement dans la Traitement du tribu des Cédans; du moins, je ne connais pas d'autre tribu qui s'adonne à cet art. Les autres sauvages tirent leur fer, soit des Cédans, soit des Annamites, soit aussi des Laociens et des Carnbogiens , suivant le plus ou moins de proximité. Je donne ici un croquis très-imparfait d'une usine à fer des

Cédans ; ce n'est qu'un brouillon ; car mon réduit est si peu éclairé, que j'y vois à peine assez pour écrire ; je l'envoie tel quel, comptant sur votre indulgence. La plus grande partie des villages cédans connus travaillent pendant deux à trois mois par an à traiter la mine de fer. Je n'ai

pu voir de leur minerai ; seulement, je sais qu'après l'avoir extrait, ils le pilent et le lavent. Dans un village Bannar, voisin des Cédans, j'ai vu de l'oxyde de fer hydraté amorphe. Les Bannars me disaient que, dans leurs montagnes, il ne manque pas

non plus de mines de fer; qu'ils n'en extraient pas ce métal, parce que ce n'est pas l'usage chez eux; l'usage, ultime ratio dans ces pays-ci.

Les fig. h, 5 et 6, Pl. XI, représentent une usine à fer chez les sauvages Cédans. Le massif A renferme la soufflerie ; il est en terre reliée avec

du bambou. La soufflerie se compose de deux gros bois ronds Rit, creux à leur partie supérieure le dessus de chacun de ces cylindres est recouvert par une peau de daim surmontée d'une poignée MAL Le vent est conduit par deux tubes en terre TV réunis par un troisième, qui amène en définitif le vent au creuset G. Cette tuyère est très-inclinée, de 45. environ. Un sauvage,

ecsiizédtaeis,ssau-