Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 226]

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VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.

VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.

plus anciens comme dans les plus modernes. Ils existent , en effet, dans toutes les roches feldspathiques, micacées, chloritées , dans les roches siliceuses qui

les terrains jurassiques, crétacés ou tertiaires (1). Il

proviennent de la décomposition 'ou de la désagrégation de ces dernières comme les schistes de transition et les

La soude existe aussi dans la nature à l'état .de carbonate (natron, urao) qui se dépose sous forme neigeuse par l'évaporation des eaux de certains lacs, par-

schistes dévoniens, dans les laves des volcans et dans la plupart des calcaires et des argiles (1). Le sodium est, comme on le sait, dissous dans l'eau de la mer à l'état de chlorure ou de sel marin dans la proportion de 2 p. 100. On connaît le même sel à l'état fossile dans la formation des marnes irisées dont il est contemporain, ou en amas formés postérieurement dans (i) En Flandre où presque toutes les habitations se font en briques, d'abondantes efflorescences s'aperçoivent sur toute la

surface des murailles peu de jours après leur construction. M. Kulmann a constaté que ces efflorescences sont généralement formées de carbonate el de sulfate de soude se présentant tantôt

à l'état cristallin, tantôt à l'état de masse farineuse par suite de la perte d'une partie de l'eau de cristallisation. Le même chimiste

a remarqué que dans les constructions récentes, le soubassement des bâtiments est maintenu dans un état constant d'humidité par suite de l'exsudation à travers les joints des briques d'une quantité notable de dissolution de potasse et d'un peu de chlorure de potassium el de sodium, dont l'origine paraît être la même que celle des carbonate et sulfate de soude qui se présentent à l'oeil avec des caractères plus apparents. Ces observations fort curieuses ont conduit M. Kulmann à rechercher la cause de ces efflorescences dans les argiles à briques et dans les

calcaires servant à la fabrication de la chaux. Le traitement des terres à briques par la baryte lui a permis d'y constater des traces de potasse; mais les mêmes efflorescences s'étant formées à la surface des plâtrages faits avec de la chaux appliquée sur grès sans mélange d'argile ni de sable, il était plus naturel de les attribuer aux pierres calcaires ou à la houille employée à la cuisson de la chaux. On avait bien remarqué que la houille exposée à l'air depuis quelque temps, se recouvrait aussi de sul-

fate de soude ; mais l'analyse des cendres de ce combustible donnait des quantités trop minimes de carbonate ou de sulfate alkalin pour qu'il fût possible d'attribuer à cette origine seule-

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doit donc se trouver par suite dans .un grand nombre de sources.

ticulièrement en Hongrie et dans les plaines qui bordent la mer Noire (o.). On admet que ce sel est produit par la réaction du carbonate de chaux sur le sel marin.

Enfin, il convient de mentionner la soude boratée qu'on a trouvée en dissolution dans des lacs de l'Inde situés au delà du Thibet. L'acide phosphorique entre dans une foule de composés minéraux, dont le plus important, au point de vue agricole, est sans contredit le phosphate de chaux. Ce sel a été rencontré jusqu'ici dans les terrains liasique et crétacé. C'est surtout celui de cette dernière formation qui est le plus généralement. connu. On l'exploite depuis longtemps en Angleterre (Sussex , île de Wight) Ment les abondantes efflorescences des murailles. Il ne restait

donc que les pierres à chaux où M. Kulmann a constaté, en effet, la présence d'une proportion notable .de potasse et de soude à l'état de silicate, de chlorure et de sulfate. 11 a opéré sur des calcaires de différentes époques géologiques : calcaires

compacts, calcaires carbonifères et craies. Mais c'est surtout le calcaire bleu de Tournai qui paraît renfermer la plus grande quantité de matières salines. Le sulfate de soude des murailles

trouverait donc son explication, d'après M. Kultnann , dans l'absorption des vapeurs sulfureuses produites lors de la cuisson de la chaux au moyen de la houille, et peut-être aussi en partie à l'absorption de l'acide sulfurique répandu dans l'air et produit si abondamment par la décomposition de certaines substances animales.

(i) Dufrénoy, Traité de minéralogie, t. 11, p. (2) Id., p. i5q.