Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 88]

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SUR L'INCRUSTATION

DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

Or, plusieurs constructeurs fort habiles pensent être sur la voie de ce perfectionnement, en établissant dans

laquelle le vide du condenseur n'aurait pas besoin d'être aussi parfait ; et il est bien clair que, dans la

la chaudière une circulation d'eau rapide, qui nonseulement empêche l'adhérence du dépôt, mais encore entretient les surfaces parfaitement décapées.

On peut penser aussi, tout en admettant les faits établis par M. Cousté , qu'il ne serait pas impossible d'appliquer jusqu'à un certain point le procédé de l'évacuation, même dans le cas de la haute pression. Dans les chaudières tubulaires, par exemple, où l'ébullition est fort vive, les matières solides sont portées à la surface du liquide, et une extraction continue opérée près de la surface au moyen d'un tube fendu régnant sur toute la longueur de la chaudière, peut avoir de trèsbons résultats. Il est donc possible que la proposition de M. Cousté ait quelque chose d'un peu trop absolu. Elle est vraie cependant entre certaines limites ; elle rend bien compte des difficultés pratiques qu'on a rencontrées jusqu'à ce jour, et il me paraît fort intéressant d'appeler, sur cette proposition et sur le fait qui lui sert de base, toute l'attention des ingénieurs et des constructeurs. Ce que je viens de dire montre, qu'à mon avis, le procédé de l'évacuation n'est pas aussi impuis-

sant, même pour les hautes pressions, que le pense M. Cousté. J'émettrai la même idée au sujet de la condamnation

que porte l'auteur, contre ce qu'il nomme l'alimentation monhydrique. Admettant même le calcul par lequel

il trouve une perte de 5o p. ioo pour une machine à basse pression, cette perte serait certainement beaucoup moindre pour une machine à haute pression, dans

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pratique, l'efficacité d'un condenseur fermé serait d'autant plus grande et son action d'autant plus rapide que

l'on admettrait dans ce condenseur une température plus élevée. Quant aux difficultés pratiques résultant de ce que les parois du condenseur se recouvriraient extérieurement d'incrustations calcaires et intérieurement d'un encrassement dû à l'entraînement des corps gras avec lesquels on lubréfie le piston, je dois dire que les mêmes difficultés se reproduiront dans l'appareil à condensation monhydrique , et il me paraît que les expédients ingénieux proposés par M. Cousté pour y remédier seront applicables dans les deux cas. Enfin, pour ce qui est de la condensation monhydrique et de l'alimentation avec l'eau surchauffée, il ne me paraît pas possible d'émettre un avis définitif sur

le mérite de ces procédés, avant qu'ils n'aient été l'objet d'expériences.

On peut dire seulement qu'ils sont fondés sur des principes rationnels, que beaucoup de détails d'exécution en sont ingénieux et ont été étudiés d'une manière complète par M. Cousté ; de sorte que leur publication ne peut aussi qu'offrir beaucoup d'intérêt.

En résumé, j'ai l'honneur de proposer à la commission d'émettre l'avis suivant La commission centrale des machines à vapeur, sans admettre dans leur entier ce que les conclusions de l'auteur du travail qui lui est soumis ont, sur certains points, de trop absolu Sans se prononcer, quant à présent, sur le mérite de dispositions qui n'ont point encore été expérimentées, Pense que ce travail présente des faits et des obser-