Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 261]

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RAPPORT SUR UNE MACHINE

des capacités contenant les refouloirs, de sorte que ce cylindre demeure constamment rempli, et le piston

est en contact avec de l'air à la température de 15o° (65 1/2 deg. centig.). La puissance moyenne nécessaire pour mettre en mouvement les mécanismes des ateliers de la fonderie,

a été trouvée être d'environ 70.000 livres avoir du poids élevées à un pied par minute (io.6i i,64 élevés à un mètre par seconde, soit 21 chevaux-vapeur). La quantité d'eau qui traverse l'appareil réfrigérant , est de 4 pieds cubes (113 litres) par minute ; elle est échauffée de 16 à 18° (9 à 10 deg. centig.). La consommation de houille pour le chauffage de l'air, est de 60o livres avoir du poids en 12 heures (22",67 par heure), c'est-à-dire un peu plus d'un kilogramme par

heure et par force de cheval. Les déperditions d'air par les diverses parties de la machine, et notamment par les boîtes des tiges des pistons, sont peu importantes, suivant M. James Stirling. Il y est pourvu par une pompe de compression mue par la machine, qui foule de l'air dans un réservoir où elle entretient une pression constante. Chacune des capacités contenant les refouloirs reçoit de ce réservoir le supplément d'air nécessaire pour compenser les pertes, au moyen d'une soupape qui fonctionne d'elle-même. Il ne paraît pas que, malgré les résultats avantageux annoncés par M. James Stirling, dans la communication faite en 1846, la machine à air chaud de MM. Stirling ait été employée dans les ateliers et usines de la Grande-Bretagne, plus que celle de M. Franchot

ne l'a été en France ou ailleurs. Ce dernier a conçu, en 1848, un autre système de machine à air chaud, dont il a fait exécuter un modèle, et qui ne comporte ni tiroirs, ni soupapes, ni refouloirs

ENVOYÉE AU HAVRE PAR M. ERICSSON.

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ou déplaceurs. Des quantités d'air déterminées sont enfermées entre des pistons mobiles, dans deux cylindres accouplés, dont l'un est chauffé et l'autre froid, et qui communiquent ensemble par des espaces qu'occupent en partie des paquets de toiles métalliques. Ces quantités d'air éprouvent, dans le jeu de l'appareil, des variations continues et graduelles de volume, de température et de pression, et repassent périodiquement par les mêmes états successifs, sans cesser d'agir sur les pistons et sans subir aucun changement brusque de pression ou de volume ; il ne paraît donc pas que le nouveau système de M. Fi-anchot puisse donner lieu à aucune perte de travail occasionnée par l'influence des espaces nuisibles. Mais tandis que, dans sa machine à refouloirs, comme dans celle de MM. Stirling, le piston travaillant n'est jamais en contact qu'avec de l'air froid, l'un des pistons de sa nouvelle machine est constamment chauffé, et en contact avec de l'air échauffé sur les deux faces.

Je ne donnerai pas ici plus de détails sur les nouvelles dispositions imaginées par M. Franchot : j'espère

qu'il les fera lui-même connaître au public, après l'achèvement et l'essai d'une machine de la puissance de 3o chevaux, qui est heureusement aujourd'hui en voie d'exécution.