Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 196]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

378

ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

devoir rapporter au lias trois ou quatre affleurements calcaires assez puissants que nous avons observés sous les couches du grès vert. Ainsi, à Cambo , les sources sulfureuses sortent d'un calcaire noir qui a l'aspect et l'odeur bitumineuse de celui du lias. Sur le chemin d'Itxassou à Espelette, on rencontre deux carrières près d'un petit pont : dans l'une on exploite le même calcaire bitumineux ; dans l'autre, c'est un calcaire pétri de ces petits disques brillants si caractéristiques que l'on nomme entroques. Nous pensons donc que c'est le calcaire à entroques ou à encrines du lias. A Busy, près d'Oleron , on voit également un calcaire bitumineux semblable à celui de Cambo , et d'où sortent les eaux

gîtes de pierre à plâtre, des mines de sel et des sources

sulfureuses des bains d'Ogett , supporter les couches du

grès vert, etc. L'horizon du grès vert est d'ailleurs complètement indiqué dans la belle carte de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont. Ces limites géologiques déterminent en même temps

les limites géographiques méridionales du bassin que nous examinons.

379

salées, qui sont le plus souvent dans une connexion étroite et qu'on trouve habituellement dans le voisinage des ophites.

C'est une question intéressante et fort délicate de savoir quelle origine on doit attribuer à ces diverses substances. Jusqu'ici l'opinion des savants a été partagée. Les uns ont été portés à envisager le sel et le gypse comme posté-

rieurs à la formation calcaire, et engendrés d'une manière en quelque sorte éruptive, par la roche ophitique. D'autres ont pensé que l'ophite avait intercalé au sein de la craie quelques lambeaux arrachés à la formation triasique. Dans ces dernières années, de nouvelles recherches

industrielles ayant eu lieu dans le département des Basses-Pyrénées, principal centre de ces gîtes remarquables, nous avons pu recueillir un certain nombre de faits qui nous ont amenés à cette conviction, qu'il existait dans le terrain crétacé une formation régulière de sel gemme et de gypse, analogue à la formation gypso-

salifère du trias, et que cette formation se trouvait Deuxième étage des terrains crétacés. Craie de Briscous ou étage gypso-salifère.

Nous nous proposons de donner sur cet étage de nombreux détails, parce que l'introduction en géologie d'un étage gypso-salifère de la draie est un fait entièrement nouveau, et que nos idées sur ce point sont en désaccord avec celles d'illustres géologues. Il est donc nécessaire que nous les appuyions d'observations assez multipliées pour qu'on ne puisse pas contester nos déductions. Le bassin de l'Adour possède en plusieurs point à des

comprise dans l'étage de la craie marneuse, assez près du calcaire schisteux et compacte qui représente le grès vert.

Si ce point de vue est exact, l'observation doit nous révéler tout d'abord : 1° Que, sauf les accidents locaux qui ont pu modifier, à une faible distance, l'aspect et l'allure des couches, les gîtes salins doivent toujours apparaître dans la même région de la formation crétacée ; 2° Que ces divers gîtes doivent, par conséquent, être orientés comme l'ensemble de la formation crétacée elle-même, c'est-à-dire doivent être situés le long d'une