Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 175]

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dans la plaine de Barjac et dans son prolongement ; mais le bitume ne se montre guère qu'a la limite des terrains tertiaires et crétacés, au pied du massif du Bouquet. Il est principalement abondant entre Mons et Auzon , dont la distance de5 à 6 kilomètres est occupée par quatre concessions. Celle de Serves, la plus riche et la plus rapprochée d'Alais , est en exploitation depuis cinq années. Le terrain lacustre dont nous allons étudier la partie bituminifère s'est déposé dans une vaste dépression des terrains secondaires représentée ici par les formations néocomiennes et chloritées. Les parois et le fond

de cette dépression sont recouverts d'un conglomérat solide, à ciment argilo-calcaire formé aux dépens des roches secondaires. Ce conglomérat passe dans sa partie

inférieure à une brèche marborescente à blocs volumineux produite par un remaniement grossier de la superficie des terrains crétacés. Voici (Pi. IV, fig. 1) une coupe allant du nord-ouest au sud-est et traversant au-dessus de Servas la région asphaltique (de Laliquière à Boudet) ( 9. Grès fin, friable, sables, argiles (couche la plus récente). 8. Bancs de lignites. f. 7. Argiles et grès. 6. Grès (pierre de taille), calcaires blancs marneux. 5. Argiles, marnes et lignites. c. 4. Argiles plastiques, grès avec empreintes végétales. 3. Calcaires asphaltiques. 2. Argiles, grès, poudingues.

i. Brèches-marbres du terrain crétacé inférieur. Lignite.

AUX ENVIRONS HALAIS (GARD).

GISEMENT D'ASPHALTE

Les trois premiers termes de cette série forment audessous du hameau de Ceylas un petit dépôt indépendant. Ils se présentent en effet en couches horizontales, tandis que les assises inférieures sont fortement relevées vers l'est. Le toit des bancs charbonneux est formé par un grès calcaire plus ou moins friable, passant à

,

a

une argile sablonneuse et d'un mètre de puissance. Un calcaire marneux, blanchâtre, très riche en coquilles terrestres, balimes cyclostomes , alterne quelquefois avec ce grès. Le lignite de Ceylas présente une structure et une compacité comparables à celles du jayet ; il est noir, sec, friable après son exposition à l'air, con-

tient fort peu de pyrites, brûle facilement avec une longue flamme et une odeur bitumineuse prononcée. Il renferme accidentellement de l'ambre jaune, mais il a perdu toute trace d'organisation végétale. Les feuillets stériles de grès ou de marnes qui divisent la masse de combustible abondent en coquilles fluviatiles : unies,

anodontes, planorbes, dont les débris sont blanchis comme par l'action d'un acide ou de la chaleur. Le nombre considérable de ces fossiles, l'alternance régulière de filets charbonneux et stériles , démontrent que ces dépôts se sont effectués lentement. On n'a pas encore exploité ce combustible d'une manière suivie ; il serait d'un emploi fort avantageux pour la cuisson de la chaux et le chauffage des magnaneries, surtout avec les prix actuels de la houille. Les calcaires blancs marneux (6) qui alternent avec les lignites inférieurs sont remarquables par leur structure feuilletée et le nombre de conques fluviatiles. cgria des , cyrènes, dont ils renferment les débris et les empreintes. Les lignites inférieurs se présentent en couches re-

levées vers l'est, au milieu de marnes et d'argiles bleuâtres ; ils ont les mêmes caractères que les précé-

dents, et on peut en voir de beaux affleurements audessous du hameau de la Sorbière.

Les tiges et les feuilles végétales dont il ne reste plus de vestiges dans le lignite ont laissé de nombreuses

empreintes clans les couches du toit et dans celles du