Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 67]

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4.

NOTICE SUR LES MINES

et régulièrement encaissé dans des roches schisteuses. Indépendamment des attaques à ciel ouvert , faites sur une grande partie des affleurements, il existe, dans l'intérieur de la montagne, des travaux considérables, en partie faits par les Anglais le siècle dernier. La galerie qui servait d'entrée à la mine, et de sortie pour les déblais est actuellement bouchée, et nous n'avons pu pénétrer dans les travaux qu'en nous faisant suspendre à une corde, et par une sorte de cheminée , dans le filon, demeurée ouverte, et d'une quinzaine de mètres de hauteur. Ces travaux consistent en 300 mètres environ de galeries d'allongement, soit sur le filon principal, soit sur des branches latérale, et en au moins deux puits remplis d'eau, ou plutôt deux abatages exécutés sur des colonnes métallifères, et qui occupent toute la largeur du filon. En 1852. , on a retrouvé l'entrée de cette mine sur l'autre versant de la montagne. Le minerai de Palouma est surtout composé de galène lamelleuse avec

gangue calcaire, qui nous a donné à l'essai, aux .0 kilogrammes, 1i8 kilogrammes de plomb et Lto grammes d'argent, soit 8A grammes d'argent aux ioo kilogr. de plomb d'ceuvre. La mine de Palouma est dans une position qui en rend l'ex-

ploitation facile, le bois d'ceuvre et de charbonnage est trèsabondant aux environs ; elle paraît avoir fourni de grandes quantités de minerai, et la reprise des travaux serait peu coûteuse, circonstances qui se réunissent toutes pour y attirer l'attention des exploitants de mines. A quelques mètres au nord du filon de Palouma, on trouve un petit filon parallèle et de même nature de .0-0.5 de puissance, présentant par points jusqu'à o',05 de galène, et qui forme probablement une branche du filon précédent ; il a été reconnu par une entaille de 2 à 5 mètres de profondeur. Plus loin, et à quelques centaines de mètres, au nord du filon

de Palouma, on trouve de nombreuses veines de galène, paraissant appartenir à un corps de filon principal, aux rochers

de Lavaseil , ce qui, dans le langage du pays, veut dire que ces rochers sont assez schisteux pour pouvoir être débités en ardoises.

Enfin, en face de la lic de Palouma , sur la rive gauche de la Nèz, et à 8 mètres au-dessus du niveau de ce ruisseau, on rencontre une galerie irrégulière ou excavation d'une dizaine de mètres de profondeur foncée sur une veine de calcaire spathique avec galène et blende fortement couchée. Nous n'avons

DE LA BIGORRE.

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trouvé dans ce travail que des mouches de minérai , et il ne peut être exploité dans la profondeur qu'au moyen de machines d'épuisement. La Nèz fournirait d'ailleurs, au besoin, toute la force nécessaire pour faire mouvoir ces machines. La mine de plomb de la Chourre est située au quartier de ce nom, entre les deux granges de Tréré, sur la rive gauche et à 20o mètres environ au-dessus de la Nez, à m kilomètre au-des-

Mine de plomb de la Chourre.

sous de la scierie.

On y voit plusieurs filons parallèles et voisins de calcaire spathique et quartz avec galène et pyrite encaissés dans des roches schisteuses, et dont un seul a été suivi par une galerie de '5 mètres de longueur, dirigée N.-E. S.-0. Ces filons paraissent bien réguliers, sont d'une exploitation facile et méritent des travaux d'exploration sérieux. Le minerai, qui consiste en galène lamelleuse avec un peu de blende et de pyrite cuivreuse dans une gangue calcaire, nous a donné à l'essai aux ',00 kilogrammes, sans lavage préalable, 55 kilogrammes de plomb et Inc grammes d'argent, soit 25 grammes d'argent aux Ioo kilogrammes de plomb d'ceuvre. Les Anglais ont exploité à Germs une mine de cuivre que la Mine de cuivre tradition indique comme riche. Nous ne l'avons pas visitée, de Germe. n'ayant trouvé à Gazost personne qui pût nous y conduire.

Vallée de Sainl-Pé. La commune de Saint-Pé renferme un assez grand nombre de gîtes de minerais métalliques qui sont tous situés dans la montagne de l'Aran, quartier de Très-Crous, à l'exception de celui de Bataillé qui n'a aucune importance. Ces gîtes, qui ont été pour la plupart exploités au milieu du siècle dernier par les sieurs Devie et d'Inval, ont presque tous été abandonnés, parce que le minerai, encaissé dans des rochers de calcaire compacte, blond ou bleuâtre, s'y trouve ordinairement en chapelets ou rognons discontinus plutôt qu'en filons proprement dits. Les minerais étaient fondus dans une usine située près de Saint-Pé, sur la rive gauche du gave, et qui fut brûlée en 1739 et 1750. Après avoir servi de forge catalane, cette usine

a été convertie par son propriétaire actuel, M. Cuyanbère, en une scierie. A la carrière de Bataillé, sur le bord de la route nationale et à moitié chemin, entre Peyrouse et Saint-Pé, où l'on exploite du calcaire pour l'entretien de la chaussée, on trouve parfois,

Mine de plomb de Bataillé.