Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 54]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

NOTICE SUR LES MINES

La délimitation de ces deux concessions n'a pas encore eu lieu, mais elle sera prochainement effectuée, ce que réclame impérieusement l'intérêt de l'industrie minérale de cette partie des Pyrénées.

Vallée de l'Esponne. de zinc deMineGoussette, la

La mine de zinc de la Goussette , au quartier de ce nom, montagne de Concque , commune de Baudéan , citée par Diétrich sous le nom de mine de l'Esponne , comme présentant un affleurement de minerai de 2o mètres de large sur Lin mètres de hauteur, est loin de présenter la richesse que sembleraient indiquer ces renseignements. La course à pied de Bagnères-deBigorre, aller et retour, demande huit heures de marche continue. Les chars peuvent arriver jusqu'aux dernières cabanes d'Antayente , à io kilomètres à peu près de Bagnères-de-Bigorre et à environ 5 kilomètres de la mine. Sur cette dernière

distance la pente est partout assez forte pour la descente en traîneaux, sauf en quelques points, où elle l'est beaucoup trop, et qui présentent certaines difficultés ; toutefois je considère l'établissement d'un chemin de traînage comme praticable dans cette localité à peu de frais. Pour se rendre à la mine on suit d'abord, à partir de Bagnères , la route de Campan jusqu'à l'embranchement de l'Adour de l'Esponne, un peu au-dessus du bourg de Baudéan. On tourne alors à droite et on suit la vallée de l'Esponne pendant environ 2 kilomètres ; on passe ensuite l'Adour de l'Espenne et on suit la rive droite en s'élevant assez lentement jusqu'au hameau d'Antayente, situé presque vis-à-vis l'église de l'Esponne. A partir de ce point, on tourne le dos à l'Adour et on continue à gravir la montagne de Concques , que l'on voit devant soi, en remontant le ruisseau qui descend de la vallée de Binarosse. Arrivé aux dernières cabanes d'Antayente,

.

on tourne à droite eu laissant sur sa gauche le ruisseau et la vallée de Binarosse, pour prendre le sentier sinueux et roide qui conduit successivement aux cabanes de Courbet, à celles de Concques et enfin au petit lac de la Goussette , le seul du reste que l'on rencontre dans cette course. 11 faut trois bonnes heures pour aller de Baudéan à ce lac, et deux heures pour le retour. Aussitôt que l'on a dépassé le lac, on aperçoit sur la rive gauche du ruisseau, et par conséquent sur la droite en montant, à une distance d'environ 500 mètres et dans le ter-

DE LA 13IGoRRE,

99 vain primitif, le gîte de zinc que l'on reconnaît à la teinte ferrugineuse de son affleurement et à l'étendue de sa raillère , (on donne le nom de raillères, dans les Pyrénées', aux amas de pierres roulantes qui couvrent en forme de talus les parties inférieures des pentes d'une certaine déclivité, soit qu'elles proviennent d'abatages faits par la main des hommes, soit qu'elles résultent d'éboulements naturels ). L'affleurement visible du gîte au-dessus de sa raillère présente effectivement une surface d'environ 20 mètres de long suivant l'axe de la vallée sur ho mètres dans le sens transversal et couchée suivant le flanc de la vallée sur lequel elle fait une légère saillie. Le minerai est assez rare et très-mélangé de gangue à la partie supérieure de l'affleurement, et il ne

commence à se montrer avec une certaine abondance qu'a quelques mètres au-dessus de l'arête supérieure de la raillère,

à ho ou 50 mètres au-dessus du ruisseau. En ce point, qui forme la base de l'affleurement visible, nous avons reconnu dans l'épaisseur du gîte l'existence d'au moins cinq veines de, minerai d'une puissance variant de orn,i5 à i mètre, s'amincissant vers

le haut et paraissant au contraire s'élargir vers le bas sous

la raillère , et présentant une puissance réunie de plus de 2 mètres de minerai massif composé de blende brune et d'une forte proportion de pyrite de fer jaune renfermant des traces de pyrite cuivreuse et surtout de pyrite magnétique bronzée qui ne donnent que des traces d'argent à l'essai, et sont associées de telle sorte que l'on puisse en retirer la presque totalité de la blende par un simple triage à la main. Il n'existe

aucuns travaux sur ce gîte, dont on s'est contenté de gratter l'affleurement à coups de pioche sur quelques points. L'exploitation en serait facile et peu coûteuse et pourrait avoir lieu pendant au moins cinq mois de l'année. La descente du minerai donnerait seule lieu à des frais qu'il nous semble possible de réduire à des limites raisonnables par l'établissement d'une voie de traînage de la mine au chemin des chars ; le prix en serait peu élevé, la pente étant assez régulière et assez

forte sur les deux tiers du chemin pour que l'on puisse y pousser les traîneaux sur le gazon court et glissant qui la recouvre. Il est aussi fait mention dans les Anciens"mine'ralogistes , tome 1, p. 247, d'une mine de cuivre très-pauvre, près Campan,

exploitée le siècle dernier par les sieur Thorin et Poli, et d'un filon de pyrite de fer de deux pans (cP,tto) mélangée d'un peu de