Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 398]

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SUR LA MACHINE D'ERICSSON.

DOCUMENTS

bord. Le 25 février, MM. Ericsson et Sands adressèrent au secrétaire de la marine les lettres dont voici la traduction à peu près complète

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» Les motifs que j'ai eu l'honneur de vous faire connaître, dans notre entrevue de ce matin, m'ont obligé à limiter la pression dans la machine à 8 livres par pouce quarré durant toute

» En définitive, je ne puis m'abstenir de déclarer que le ré-

reVriét 1833.

« Les propriétaires du navire Calorique ayant consenti à ce que, conformément à votre demande, il fût conduit par moi au siège du gouvernement, ce navire a quitté, dan S la matinée de mercredi dernier,. Sandy-llook pour cette destination sous le commandement du capitaine Lowber. » Celui-ci devait, par suite d'instructions écrites, soumettre le

bâtiment à une épreuve complète, en se tenant au large à la mer. En conséquence, en quittant Sancly-Hook , il se dirigea vers l'est contre un fort vent debout qui augmenta rapidement et devint une forte brise du sud-est à l'est. Il tint la même difection jusques à une distance d'environ 80 milles de la côte. Le vent ayant alors tourné au nord-ouest , nous changeâmes notre direction et marchâmes vers la terre contre la brise, puis nous fîmes route vers Norfolk. En remontant la Chesapeake, nous rencontrâmes un fort orage de neige, et l'obscurité nous obligea à venir jeter l'ancre à l'embouchure du Potomac. Les machines avaient fonctionné continuellement, pendant 7.5 heu-

res, avec une régularité qui n'est que rarement égalée dans les navires à vapeur les mieu-i construits. Eri fait, le Motiveirient d-es roues fut trouvé- pu S égal, ce qui doit être attribué-au riftiment puissant (power rut mo ment)- des-doubles pistons, qui sont un élément essentiel et particulier à la machine calorique. Il convient d'observer que-, tandis que Ie navire avait parfois son

beaupré SOUS l'eau, et qu'oigne la roue sous le vent fût par moments immergée jusqu'à l'axe, il n'y eut pas la moindre vi-

bration, nt aucun mouvement sensible dans le cadre et

moyenne correspondante à cette faible consommation était, par un vent modéré, de 7 noeuds par heure.

la traversée.

Lettre du capitaine .Ericswn. Washington,

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les

attaches dela machine ; qu'il ne résulta du roulis aucune action latérale ou grippement des pistons. T'otites les soupapes dis cylindres d'alimentation fonctionnèrent- librement et réguliè-

rement, malgré l'inclinaison de leurs sièges, conséquence forcée de celle du navire. Après le premier jour, la consomma-

tion du combustible fut d'une tonne entière par vingt-quatre heures,. inférieure h celle qui était indiquée permes premiers essais. 65 livres de houille étaient chargées à la fois dans chacun- des huit foyers, et la consommation totale par vingt-quatre

heures l`ttt un pe-u ai-dessous de h tdrinee Iflt. La, vitée

sultat de ce premier voyage d'essai a de beaucoup dépassé mon attente, et que le succès pratique de la machine calorique n'est plus une question, mais un fait établi.

» J'ai dû, dans l'établissement des machines, me contenter" de cylindres de ICI pieds de diamètre, parce que les coristrueteurs n'ont pas voulu alors m'en fournir de plus grands. Attjourd'hui ils sont en mesure d'en fondre de toutes dimensions; il sera donc possible de donner telle puissance que l'on voudra aux machines caloriques à construire dans l'avenir. » Lettre du commandant Josleua Sands. Washington, 23 février 1853.

a J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du se courant, et de vous adresser, conformément à vos instructions, le rapport succinct qui suit. Mon but, en sollicitant la permission de m'embarquer sur le navire Calorique, lors de son récent voyage, était de voir comment se comporte, dans la pratique, la nouvelle machine mo-

trice;. le temps que nous avons rencontré m'a heureusement permis de vérifier par moi-même les points sur lesquels je con-

servais des doutes. Je craignais qu'il fût impossible, avec la nouvelle machine, d'obtenir dans un voyage de mer cette con.tinuité d'action que procure la machine à vapeur. A mon grand étonnement, j'ai vu que, durant une marche de soixante-dix et quelques heures consécutives, il n'y a pas eu un seul arrêt de la machine, et que la stabilité du mouvement des roues à aubes

n'a jamais été altérée le moins du monde, quoique le navire eût souvent sa roue du côté du vent hors de l'eau, et qu'il tanguât considérablement. Je craignais aussi que- l'immense section du piston moteur et la position élevée du cylindre supérieur ne fût la cause de quelque dérangement occasionné par

un fort roulis et tangage. J'ai constaté, avec le phis grand soin, que- rien n'a cédé, et que tout le système est demeuré aussi solide que si le navire n'eût pas quitté le dock. »,Par le roulis et le tangage, le mouvement des. _pistons est rée& stable- et dottx (Rteady and entao titi yy.