Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 382]

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GRAU WAKE.

et elle passe d'une manière insensible au pétrosilex ; c'est ce qu'on peut voir sur la fig. io, Pl. III, qui

montre un échantillon provenant de la carrière près le haut fourneau de Bitschwiller.

Le pétrosilex , intercalé dans la grauwake, s'observe non-seulement à Bitschwiller, mais encore à Storkensohn, à Thann, à Framont , etc. Il est souvent jaspé; il présente soit des veines noires d'anthracite (fig. io),

soit des veilles parallèles et régulières qui ont des nuances variées. Quand on le calcine, il s'exfolie quelquefois dans le sens de ces veines et il devient schisteux.

Les veines du pétrosilex correspondent donc à des strates, et elles indiquent qu"il provient du métamorphisme d'un schiste argileux. D'ailleurs, une même couche montre quelquefois dans une même carrière toutes les dégradations depuis le pétrosilex le plus compacte jusqu'au schiste argileux

bien feuilleté. La grauwake conserve assez souvent des traces de sa structure arénacée; c'est, par exemple, ce qui a lieu lorsque le ciment feldspathique qui a soudé ses grains est peu abondant. On met, du reste, cette structure arénacée bien en évidence lorsqu'on attaque par l'acide chlorhydrique une granwake peu feldspathisée. Si cette grauwake est un grès quartzeux feldspathisé , on. y

parvient surtout très-bien en attaquant par de l'acide fluorhydrique un échantillon poli de cette roche ; le ciment feldspathique est alors corrodé et prend une couleur blanche, tandis que le quartz restant en saillie conserve sa couleur grise et se montre sous la forme de petits grains.

La structure arénacée s'observe, par exemple, à Thann, à Bitschwiller, à Plancher-les-Mines, à Giromagny, , à Schirmeck. Elle s'observe aussi dans cer-

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GRAUWAKE.

tailles variétés peu feldspathisées de la pierre (marrée des bords de la Loire, notamment dans celle de la HaieLongue.

La grauwake a très-souvent une structure bréchifornte telle que celle des fig. 8 et 9, Pl. III; c'est ce qui a

lieu, par exemple, à Thann, à Guebwiller, à Massevaux, à Framont, où cette variété de grautvake joue un rôle important. Son feldspath paraît s'être surtout développé dans les interstices des fragments qui composent la brèche.

On peut très-facilement étudier les formes de ces

fragments lorsque la pâte de la roche a été rubéfiée par l'action de l'air. On reconnaît alors que leurs, contours sont le plus généralement des lignes droites et brisées comme dans les brèches ; mais il y a aussi

un certain nombre de fragments dont les contours sont des lignes courbes qui ont des points de reboussement et qui tournent leur convexité tantôt à, l'intérieur, tantôt à l'extérieur. La figure ci-jointe représente l'un de ces fragments qui a été observé à Thann. (.

Or il est visible que de pareils fragments ont nécessairement subi des altérations dans leurs contours ; toutefois, tant que les altérations restent dans ces limites, elles peuvent être indépendantes de la feldspathisation ; cari! n'est pas rare d'en observer de semblables dans des roches bréchiformes qui n'ont pas été métamorphosées. De même que les empreintes mutuelles si fréquentes dans les brèches et dans les poudingues,

ces altérations paraissent devoir être attribuées à un simple ramollissement produit dans l'intérieur de la terre par la pression et surtout par l'action de l'eau sur ces fragments.

Quelquefois, au contraire, les fragments de la graucake ont subi des altérations très-considérables, et ils