Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 308]

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a dû nécessairement faire des achats de zinc à l'étranger et particulièrement en Silésie, où les prix sont moins élevés qu'en Belgique. Il importe d'observer que le métal de cette provenance est d'une qualité inférieure ; il est aigre et cassant, tandis que celui qui est obtenu par la fusion des minerais calaminaires de la province de Liége est beaucoup plus malléable et se prête plus aisément à une foule d'usages. Les établissements que la VieilleMontagne possède en Belgique ne tarderont pas à recevoir une nouvelle extension. Ses trains de laminoirs, à Angleur, vont être portés à six ; quatre seront affectés au laminage des feuilles et deux à celui des baguettes de zinc dont l'usage s'accroît chaque jour. On évalue à 4.500 kilogrammes la quantité de métal brut qu'un train peut

laminer en vingt-quatre heures. Dans le même établissement, on compte en pleine activité quarante-deux fours destinés à la fusion du minerai. Le nombre des creusets par four est en moyenne de quarante-six. Chaque four charge approximativement en vingt-quatre heures 2.000 kilogrammes de charbon et 950 kilogrammes de minerai.

Tous les ouvriers sont intéressés par des primes à réaliser des économies sur les matières premières qui leur sont livrées, minerai et combustible. Cette prime s'élève annuellement de 80o à 1.000 francs ; la première moitié leur est payée immédiatement, la seconde à la fin de la campagne. Sur tous les salaires, primes et marchés est opérée une retenue de 2 1 /2 p. 100, dont l'emploi est ainsi réparti : 1 p. 100 pour la caisse de prévoyance instituée en

faveur des vieillards, des veuves et des orphelins, et i 1/2 p. 100 pour la caisse de secours qui alloue à l'ouvrier blessé la moitié de sa journée et le tiers lorsqu'il est malade. Grâce à ces diverses combinaisons financières et philantrhopiques, la société de la Vieille-Montagne possède des ouvriers intelligents, laborieux et moraux. Indépendamment de la Vieille-Montagne, la province de Liége compte trois autres sociétés qui se livrent à l'exploitation du zinc. Ce sont :

1" Corphalie , près de Huy, qui produit en moyenne annuelle

1.800.00o kilogrammes de zinc et 500.000 kilogrammes de plomb. Cet établissement est en progrès ; 2' La Nouvelle-Montagne, dont la production est évaluée à

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1.500.000 kilogrammes de zinc et 300.000 kilogrammes de plomb ;

5' La Grande-Montagne, sur les bords de la Meuse, dont le contingent s'élevait à i million de kilogrammes de zinc, mais qui, établie dans de mauvaises conditions, a presque entièrement suspendu ses travaux. Il faut citer en outre l'établissement de M. de Lachêne, qui figure clans la production générale du bassin de la Meuse pour 500.000 kilogrammes.

Les prix du zinc n'ont pas suivi le progrès qui se manifeste dans la consommation de ce métal ; ils sont stationnaires depuis quelques années. Le zinc brut continue de se vendre en moyenne /Io francs les ioo kilogrammes, et le zinc laminé 50 francs.

(Extrait d'une communication de M. HERBET, consul général de France en Belgique.)