Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 282]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

558,

DE M. FONTAINE. PARACHUTE

redevint par conséquent libre, et retomba sur le fond de la traverse à coulisse dans laquelle il se meut autour de son point fixe. P(iSition Prisé par la cage.

Dri comprend dès lors que la cage, arrêtée sur un seul des bras du parachute, tourna autour de son point de suspension. Comme, avant la rupture du câble, elle n'avait été élevée que d'une très-petite hauteur, deux

de ses pieds vinrent s'appuyer sur les verroux CD. C'est dans cette position qu'elle est représentée sur la fig. 1. Conséquences de l'accident.

Ce premier exemple n'est pas très-concluant quant à l'efficacité de l'appareil dé M. Fontaine. D'une part,

il n'y avait pas de vitesse au moment où la corde a cassé; de l'autre, des supports fixes, étrangers au parachute, ont agi pour retenir la cage. Mais, à un autre point de vue, l'accident du 7 octobre a permis de constater un résultat dont on doit se féliciter. 11 y avait en effet 494 mètres de corde dans le puits, 12 mè-

tres étaient en outre déroulés depuis son orifice jusqu'aux molettes, et 1 8 mètres entre les molettes et les bobines ; il est donc tombé sur la cage 524 mètres de câble. Ce câble, d'une section uniforme dans toute sa longueur, avait une largeur de org,14 ; son épaisseur, primitivement de o'",o5 au moins, avait été réduite par l'usage à o',08 environ ; il pesait 5 kilogrammes au mètre courant. Les 524 mètres de corde retombés dans

le puits et amoncelés sur le chapeau de la cage ont donc produit une charge additionnelle de 2.620 kilogr.

Il n'est résulté de ce fait aucun accident. Le mineur Louis Brunet a pu, avec l'aide des ouvriers de l'accrochage, , sortir de la cage sain et sauf, et n'a pas même été obligé d'interrompre un seul jour son travail. S'il s'était trouvé dans un puits organisé comme ils lé

559

sont encore presque tous dans le Nord, et si la corde avait cassé dans les mêmes conditions , il aurait eu à parcourir, en tombant, une hauteur verticale de 42 mètres ; dans l'hypothèse où il ne se serait pas blé dans cette chute, il eût été infailliblement écrasé par le câble. Louis Brunet doit donc incontestablement la vie,

sinon au parachute seul, du moins à la combinaison du parachute et du nouveau système d'extraction appliqué dans le puits Tinchon. Durée du service Quand 1M câble employé à descendre des hommedu be

vient à rompre , ii est utile , dans l'intérêt du serViee

de la mine et des améliorations qu'il comporte, de rechercher la cause de l'accident. La corde qui a cassé sur sa bobine le 7 octobre 1852 , servait depuis le 2 mars 1851, c'est-à-dire depuis dix-huit mois et demi.

Pour un puits tel que Tinchon , dans lequel l'air frais descend, où il ne tombe pas d'eau, et où l'extractieri s'opère avec des guides, c'est-à-dire sans chocs, cette durée n'a rien d'exagéré. Ce n'est pas effectivement

par suite de vétusté que la corde a fait défaut. Le chanvre était encore très-sain dans la section dé rupture. Il n'y a eu non plus aucun fait excepticinnel susceptible de produire l'accident. Son explication probable est la suivante :

Quand on place les deux câbles pour extraire à une profondeur déterminée, on n'arrive jamais à combiner convenablement du premier coup les noyaux des deux

bobines. L'une des cordes se trouve trop longue de quelques mètres; et par suite la cage qu'elle supporte est descendue de quelques mètres trop bas, lorsque Vautre cage est posée à la recette du jour. Il faut donc diminuer la longueur de câble qui pend alors dans le puits : on lé fait par tâtonnement en augmentant le dia-

cause probable de sa rupture.