Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 129]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

lue. 11 débouche au-dessus des beaux jardins de dattiers d'el Kantra. Cette oasis, conquise par les irrigations

sur les terrains d'alluvion des bords de la rivière, est arrosée au moyen de grossiers barrages et de canaux qui portent la végétation et la vie sur tous les espaces qu'ils parcourent dans ces régions désolées ; elle comprend quatre villages placés à la limite des jardins de dattiers. La hauteur de la maison des hôtes , établie dans le village de la rive gauche , est de 499 mètres sur la rive droite, les cultures étagées sur les collines adossées au Djebel Gaous , atteignent une hauteur plus élevée, et la maison du scheick , située dans la partie supérieure, est à la cote de 528 mètres.

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d'el hantra.

La plaine dont l'oasis d'el Kantra occupe le débouché , est limitée vers le sud par les assises secondaires du Djebel Essor, qui paraissent parallèles à celles de la chaîne d'El Kantra , et plongent en sens contraire vers le nord. L'intervalle est occupé par un terrain recouvert de cailloux roulés , qui se compose d'argiles rouges ou verdâtres, auxquelles les érosions ont donné en certains points, comme à Darset el Hammra (la petite dent rouge) , l'aspect d'anciennes ruines qui sont l'objet de curieuses légendes ; de bancs de gypse , de calcaire marneux, de poudingues formés de cailloux roulés appartenants aux terrains secondaires que nous venons de traverser, et renfermant fréquemment des débris fossiles de ces mêmes terrains. Ces couches

que l'on peut observer sur les versants de la chaîne Kantra , principalement à l'ouest de cette oasis, ainsi que sur les pentes qui vont se terminer au Djebel Essor, sont inclinées de 15 à 2o° vers le sud dans la partie nord de la plaine, où quelques assises supérieures présentent même une pente beaucoup plus faible, et

DÉS ZIIIÂN ET DE L'OUAD

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plongent au contraire au nord dans la partie sud. Elles ont ainsi participé au redressement des terrains secondaires, et ne peuvent être considérées comme de simples alluvions anciennes, de sorte que l'on doit les rapporter, en raison des poudingues qu'elles contiennent, à l'étage tertiaire. Cette formation tertiaire s'étend à l'ouest de la plaine d'el Kantra, et y prend plus de développement. Auprès des ruines de M'guesba , les bancs de poudingues qui plongeaient vers le nord s'infléchissent faiblement vers le sud , pour disparaître sous le plateau qui forme la ' rive gauche de l'oued el Kantra. Ces poudingues sont recouverts par des bancs de marnes gypseuses, de calcaire caverneux ou concrétionné d'un gris foncé, découpés par les érosions en une série de mamelons peu élevés, dont les sommets, placés sensiblement au même niveau, sont occupés le plus souvent par les calcaires. Les eaux que fournit ce plateau, et qui sont utilisées par les rares habitants d'un pauvre village établi auprès du Koudiat Kourbazet , sont chaudes ; elles ont

une odeur hépatique et une saveur saline assez prononcées. L'une de ces sources, dont la température plus élevée atteint 57° centigrades, est recueillie à el Hammam dans une piscine qui remonte à la période romaine , et qui est encore assez bien conservée pour être fréquentée aujourd'hui. La source arrive dans la partie supérieure du bassin , où la température est un peu plus élevée, et la hauteur de l'eau est, aux abords de la source , de '",5o. Au sud de ce Hammam on rencontre , au milieu des marnes gypseuses , des assises disloquées de poudingues et un banc d'huîtres extrêmement puissant, formé exclusivement par des Ostrea crassissima caractéristi-

ques du terrain miocène, qui nous apprennent que les

El Hammam