Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 117]

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CREUSEMENT DES PUITS

DANS LES TERRAINS AQUIFÈRES.

terrain, ils seront la conséquence du système d'exploitation (haut en bas) suivi dans le pays. Système qui, en

Les crains (i) , les élargissements de galeries nécessités par la pose du chemin de fer fournissant des dé-

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considération des caractères des couches, peut être rarement modifié sans quelque peu de témérité. La bande anthraciteuse sur laquelle sont établis les travaux de la mine de Fercé, près Sablé (Sarthe) repose au sud sur des calcaires à encrines et des grès de tran-

sition; au nord, elle supporte un grès quartzeux dur ou désagrégé, mais qui toujours amène dans les travaux des eaux fort abondantes. On y distingue trois couches principales dont l'une (celle du nord) a seule jusqu'à ce moment été reconnue exploitable ; sa puissance moyenne est de orn,8o, sa direction E.-0. et son inclinaison varie de 5o° à go°.

Son mur est un grès quartzeux fort dur; son toit, souvent assez mauvais, est le grès désagrégé dont j'ai parlé ci-dessus. La coupe (Pl. III, fig. i) indique la position du puits Alexandre et des terrains environnants. La couche exploitée par la méthode des gradins ren-

versés, était attaquée par massifs de 18 mètres de hauteur divisés en tailles ou cassis de 2-,55.

Quand une zone de 18 mètres était exploitée sur toute la longueur des travaux , les puits qui tous, à l'ex-

ception d'un seul, étaient creusés suivant la couche, étaient successivement approfondis; et à partir du puits Saint-Jean, point inférieur des travaux, on ouvrait de nouvelles galeries de direction aérées par celles d.0 niveau supérieur. En 1843, on était ainsi parvenu à la profondeur de 126 mètres. L'épuisement quotidien était d'environ io.000 hectolitres, et par suite des forces perdues en frottements sur des inclinaisons variables, il absorbait complètement le travail de deux machines de vingt chevaux.

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blais considérables, il en résultait l'obligation de monter au jour une grande quantité de matières stériles. Cette dépense s'augmentait encore par les difficultés du roulage intérieur dans des galeries présentant une section inclinée.

On dut donc songer à un mode d'exploitation plus économique et plus approprié aux diverses considérations que je viens d'énoncer. On s'arrêta au suivant: Attaquer la couche par massifs de 5o mètres de hauteur, divisés en deux exploitations ; contrairement à l'ancien usage, faire marcher la galerie inférieure la première, et remblayer ses tailles avec les déblais de

la voie supérieure. On était ainsi certain de n'avoir jamais à monter au jour dans le cas le plus défavorable que les déblais de la voie inférieure ; mais bien qu'au moyen de digues on eut soin d'isoler des galeries supérieures, le premier puits en creusement, le grès désagrégé du toit amenant toujours les eaux au point le plus profond, et le volume de ces eaux augmentant rapidement tout creusement devenait bientôt impossible avec les moyens disponibles, et la limite extrême de 20 mètres n'était atteinte qu'avec beaucoup de difficultés et à trèsgrands frais. Exécuter un cuvelage à l'imitation de ceux du Nord, c'était un travail qui présentait les plus grandes difficultés, puisqu'on manquait de terrain imperméable et souvent même de terrain solide. (i) Le mot crain ou crin s'emploie dans les mines de l'Ouest pour indiquer l'absence de combustible, soit que cette absence provienne d'un rapprochement des parois de la courbe, ou de la stérilité de la matière comprise entre elles.