Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 58]

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EXPLOSION

D'UN CYLINDRE SÉCHEUR.

la cour, où il aurait pu causer de nouveaux malheurs. La machine a volé en mille éclats, l'arbre en fer d'un des rouleaux a été brisé par le milieu, et ce sont ses débris qui ont tué l'ouvrier Delattre , renversé et blessé

c'est la une pratique dangereuse, car l'élévation de température qui se produit peut déterminer la vaporisation subite d'une partie de l'eau chaude accumulée dans les

Fauvelle père, pendant que le cylindre sécheur était lancé

dans les conditions d'un espace clos en communication

au sommet de l'atelier sur une pièce de charpente où on l'a retrouvé déchiré et complétement déformé. L'appareil se composait essentiellement du cylindre sécheur dont il vient d'être parlé et qui avait orn,56 de

directe avec le générateur; on peut même admettre, vu la grande distance qui séparait les cylindres du générateur, qu'en général la tension de la vapeur dans leur intérieur doit être inférieure d'une fraction d'atmosphère à celle existant dans le générateur, et si cet appareil avait été, dans toutes ses parties, construit en conformité des règlements, il est fort probable que le déplorable accident dont nous nous occupons n'aurait

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diamètre, de deux autres cylindres d'un diamètre moitié

moindre disposés au-dessous du premier, les axes de ces trois cylindres étant placés parallèlement. Des petits tuyaux qui sont les ramifications d'un tuyau principal partant du générateur, , amènent par une des extrémités de ces cylindres la vapeur qui se condense en partie, et dont l'autre partie s'échappe par un tube adapté à l'extrémité opposée. Tous ces tuyaux, ceux d'entrée comme ceux de sortie, sont munis de robinets qui sont entièrement à la disposition des ouvriers, et que ceux-ci ouvrent ou ferment à volonté suivant qu'ils ont besoin d'échauffer plus ou moins les cylindres, car le serlage des tissus se fait en trois opérations successives pour chacune desquelles la température doit être croissante; et il faut le dire, quand les ouvriers jugent que l'échauffement des cylindres n'est pas suffisant ils ne craignent pas de fermer le robinet d'échappement de manière à utiliser entièrement la température correspondante à la tension dè la vapeur. Nous touchons là à l'une des causes de l'accident. L'opération en était au troisième passage de l'étoffe sur les cylindres, à celui qui exige la plus haute température, et il résulte du rapport des ingénieurs que le robinet fixé au tuyau de sortie était fermé. Assurément

cylindres ; mais en définitive l'appareil se trouve là

pas eu lieu. Loin de là de nombreuses irrégularités existaient, et c'est ici que commence pour le sieur Descat-Leleux l'exposé des faits qui font peser sur lui une grave responsabilité.

Une des chaudières qui existent dans l'atelier du sieur Descat-Leleux est spécialement destinée au chauffage des ylindres sécheurs. Cette chaudière est tim-

brée pour 5 atmosphères, mais ne marche jamais audessus de 5 ou 5 1/4 au plus. Quelques minutes avant l'accident, le contre-maître Fauvelle fils était descendu près du chauffeur pour le prévenir que la vapeur ne suffisait pas au travail ; en ce moment le manomètre à air libre marquait 2 atm. 8/1 o et le chauffeur se mit à activer le feu. En admettant donc que la tension de

la vapeur se soit élevée dans le générateur jusqu'à 5 atm. 1/4, limite qu'elle ne dépasse pas habituellement, elle pouvait être réduite à 2 112 ou 5 dans les cylindres sécheurs. Or, si l'on calcule par la formule réglementaire l'épaisseur des cylindres en cuivre des-

tinés à supporter une pression totale de 2 atm. seu-