Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 55]

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nance de couches de quartzites compacts, grenus, gri-

sâtres, avec veinules de quartz blanc et de couches de schistes argileux légèrement micacés, presque noirs comme le schiste ardoisé, mais d'une schistosité beau-

coup plus irrégulière. Les couches à peu près verticales inclinent au sud-est et sont relevées parallèlement

à la Cordillère. Enfin, à peu de distance de Huaitar, on passe au pied d'un autre escarpement vertical où l'on ne voit plus de traces de stratification. Le terrain de nature argileuse et de couleurs diverses qui tirent plus ou moins sur le blanc et le jaune, ressemble à une

vaste mosaïque irrégulière à cause des nombreuses failles ou filons argileux qui séparent des espaces de couleurs diverses. Ce terrain s'assimile parfaitement, par son aspect et sa nature, à ces tufs indéfinissables dont M. Domeyko a signalé l'existence au Chili et qui

se rencontrent fréquemment sur la limite du terrain stratifié et du terrain granitique. En effet, en traversant le ravin du Rio de Huaitarà , on trouve au-dessous du terrain stratifié un granite très-micacé et mélangé de noyaux granitiques presque noirs aux environs du contact. Là le terrain stratifié se compose de couches d'une nature qu'il est difficile de spécifier et qui sont surtout remarquables parce qu'ils contiennent un très-

grand nombre de petits filons irréguliers de gypse. Mines d'or.

DU PÉROU.

GÉOLOGIE

Nous trouvons encore ici une nouvelle vérification de

ce qui a été dit plus haut à l'égard de la distribution relative des filons aurifères et argentifères ; plusieurs mines d'or ont été exploitées dans les environs de Ruaitard , et toutes celles dont j'ai pu constater la situation par les déblais qui encombrent l'orifice des galeries sont situées dans le granite à l'est et au sud-est de la ville ; d'un autre côté, un petit lambeau de terrain stratifié, isolé sur le granite au milieu de la vallée, con-

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tient trois filons irréguliers dont les affleurements sont à découvert sur plusieurs points, et dont le minerai composé d'un mélange de quartz compacte, de gypse et de silicate de cuivre, donne à l'essai en petit par amalgamation 0,002 à o,005 d'argent. Je regrette que les limites étroites de cette notice et son but exclusivement géologique ne me permettent pas

d'entrer dans quelques détails sur les constructions indiennes dont on retrouve encore de nombreux vestiges dans toute l'étendue du Pérou ; les routes des Incas qui franchissaient, toujours en droite ligie, les précipices et les montagnes, les vastes canaux d'irrigation que les conquérants ont négligé d'entretenir et qui rendraient aujourd'hui de si grands services à l'agriculture, les terrassements gigantesques échelonnés sur le fleuve des montagnes, alors que l'accroissement rapide de la population ayant fait craindre la famine, l'Inca jugea nécessaire de doubler la surface du terrain cultivable, mériteraient sans doute une des-

cription détaillée, mais qui ne serait pas ici à sa place.

Pour se rendre de Httaitard à Tcimbilios, il faut encore franchir un contre-fort de la Cordillère. La base est toujours du granite ; mais en face, sur la rive droite de

la vallée, on aperçoit le terrain stratifié qui continue fort loin vers le sud-ouest. Après avoir franchi la cime du contre-fort et en commençant à descendre du côté de Tambillos, on retrouve le terrain stratifié inclinant au sud-est ; il se compose de puissantes assises d'un cal-

caire compacte presque noir avec de rares veinules de calcaire saccharoïde. Il repose immédiatement sur le granite autour duquel il se relève et il est d'une grande épaisseur, car il constitue deux ou trois montagnes fort élevées sur la droite du chemin. Je suis porté à croire