Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 4]

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GÉOLOGIE

plus remarquable qui ait pripprp été publié, bien des savants ont exploré d'une manière plus ou moins complète plusieurs parties du vaste cadre tracé par l'illustre voyageur, sans épuiser tin sujet qui pendant longtemps sera loin d'être suffisamment étudié. La difficulté la plus grande dans des pays aussi vastes et aussi prodigieusement accidentés que le sont le Chili, la Bolivie, le Pérou, l'Équateur et la Nouvelle-Grenade, consiste à relier entre elles des observations faites à peu de distance l'une de Vautre et qu'il est impossible de noter sur une carte géographique d'une exactitude même approximative. Il en est de même à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'observations séparées par plusieurs centaines de lieues. Cependant c'est ce lien à établir qui constitue la partie la plus intéressante de la géologie des Cordillères , si l'on admet, comme je n'en fais aucun doute, qu'elles ont été produites par un seul et même soulèvement dont la carte géologique reste et restera encore bien longtemps à faire. Dans l'état actuel, des choses, le voyageur consciencieux ne peut que se borner à décrire son itinéraire, sauf à ind,iquer eu passant le petit nonere de faits généraux qu'il aura observés. Pendant les années î 85o et i8,51 , je fus, chargé par le gouvernement du P.r0.11 d'une exploration minéralogique qui devait embrasser les départements intérieurs de lluançaveliça et d'Ayamelto Ma mission avait pour but spécial d'étudier 8ollS e point, de vue industriel les exploitations de mines, abandonnées ou en activité , et d'indiquer aux exploitants la meilleure marche à suivre pour tirer parti des richesses qu'ils ont entre les mains. Les mines de mercure de Ilnancavelicot

DU PÉROU.

ticulièrement à mon attention et les deux derniers sur-

tout m'inspiraient une vive curiosité, moins à cause des récits qui m'avaient été faits de leur prodigieuse ri, chesse à l'époque de la domination espagnole, que parce qu'étant situés presqu'au sommet de la Cordillère et à

une assez grande distance des routes suivies d'ordinaire par les voyageurs, ils n'ont encore été visités ni étudiés par personne. Mon intention n'est pas de reproduire ici les données industrielles et purement pratiques que j'ai mises entre les mains du gouvernement et des mineurs du Pérou, mais seulement de décrire sous le point de vue géolo-

gique, ainsi que je l'ai dit plus haut, mon itinéraire, en y ajoutant un petit nombre d'observations que j'ai pu faire sur d'autres points du Pérou à des époques antérieures. Toutefois avant de donner la description des terrains

que j'ai rencontrés pendant mon voyage, je crois nécessaire d'indiquer d'une manière générale la disposition ou, si je puis m'exprimer ainsi, l'allure de la Cordillère depuis le Chili jusqu'au Pérou. Dans un précédent mémoire, relatif au Chili (1), j'ai parlé des deux soulèvements parallèles qui s'étendent à partir de la ville de Santiago jusqu'à l'archipel de Chiloë , séparés constamment l'un de l'autre par une vallée dont la largeur moyenne est de 7 à 8 lieues : à quelques lieues au nord de Santiago, la chaîne exclusivement granitique de la côte se rapproche de la grande Cordillère de l'intérieur et se confond avec elle, de telle sorte que la division entre les roches de soulèvement et les terrains stratifiés plus ou moins profondément métamorphisés devient beaucoup moins tranchée sans cependant cesser

et les districts minéraux autrefois si productifs de Castro-vireynci et de Ni:izoçmbq étaient signalés par-

(1) Annales des mines, lte série, année 1851, tome XIX.