Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 177]

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DES PROGRÈS DES MACHINES LOCOMOTIVES ET DE LEUR INFLUENCE SUR LES CONDITIONS DE L'ÉTABLISSEMENT DES CHEMINS DE FER.

Par M. COUCHE, ingénieur des mines, professeur à l'École des mines.

Si les chemins de fer peuvent aujourd'hui opérer en grandes masses, et par suite, à bas prix, le transport des grosses marchandises, le mener de front avec

un énorme mouvement de voyageurs, enlever aux routes et disputer aux canaux leur clientèle ordinaire développer largement leur influence vivifiante et pro-

portionner leur puissance de trafic à l'activité qu'ils tendent à imprimer à la circulation, ils le doivent aux progrès inespérés de la force des locomotives. Mais ce progrès ne réagit pas d'une manière moins profonde, dans certains cas, sur les conditions mêmes de l'établissement des chemins de fer, que sur le développement de leur trafic : grâce à lui, ils deviennent moins onéreux dans les contrées accidentées ; ils deviennent possibles dans les circonstances qui les repoussaient absolument il y a peu d'années encore, ou ne les

admettaient qu'à condition de renoncer au mode de traction ordinaire. Le constructeur de machines a ainsi simplifié et étendu en même temps la tâche de l'ingénieur, et allégé les charges imposées à la fortune publique; chaque jour les exigences du tracé deviennent moins impérieuses, elles se plient aux conditions les plus difficiles, et, comme les canaux à point de partage,